Covid-19 : le secteur de la petite enfance attend de nouvelles règles

  • 2020-08-27 12:09:39
Le protocole devrait être assoupli, mais « réversible ». Les assistantes maternelles déplorent des coûts supplémentaires. En cette rentrée particulière, les professionnels de la petite enfance devront-ils porter un masque toute la journée, comme les enseignants du secondaire ? Dans les crèches, quelles règles organiseront les moments collectifs comme les repas ou les temps de motricité et d’éveil ? Quelles sont les consignes destinées aux assistantes maternelles, qui constituent le premier mode d’accueil des jeunes enfants ? Alors que les vacances d’été touchent à leur fin, les autorités devraient rendre leurs arbitrages dans les jours qui viennent. Sauf surprise, ces nouvelles recommandations du gouvernement entreront en vigueur le 31 août, le temps de mettre à jour un guide ministériel de 34 pages édité avant l’été, censé répondre aux différents cas de figure liés au Covid-19 rencontrés par les acteurs du secteur de la petite enfance. A ce stade, comme à l’école maternelle, le port du masque ne devrait pas être obligatoire au quotidien avec les enfants. Il le sera en revanche dans les lieux d’accueil « lors de toute interaction entre adultes à l’intérieur », indique le cabinet du secrétaire d’Etat à l’enfance et aux familles, Adrien Taquet. Jusqu’ici, l’obligation ne concernait que les situations où une distance d’au moins un mètre entre les individus ne pouvait pas être respectée. Autre inflexion : au sein des établissements type crèches ou haltes-garderies, le brassage des groupes de différentes sections devrait de nouveau être possible au cours de la journée, ce qui devrait simplifier l’organisation. Enfin, contrairement à ce qui avait été décidé en juin, le retour des enfants dont l’accueil a été interrompu pour des suspicions de Covid-19 pourra avoir lieu sans attestation médicale. A la demande des professionnels, l’une des pistes à l’étude consisterait à demander à la place une attestation sur l’honneur signée par les parents indiquant que l’état de santé de leur enfant lui permet d’être de nouveau accueilli. Coût financier supplémentaire Quel que soit le mode de garde, les professionnelles « se sont adaptées au cours des derniers mois », salue Lucie Robert, cosecrétaire générale du Syndicat national des professionnels de la petite enfance, nouvellement créé. Au prix, parfois, de grosses difficultés, notamment pour les assistantes maternelles. Souvent isolées, ces dernières ont dû réinventer l’accueil des tout-petits et fixer le cadre sanitaire à leur domicile, « au risque de la dégradation de la relation avec les parents », préviennent leurs représentants. Plusieurs professionnelles ont aussi alerté sur le coût financier supplémentaire engendré par l’achat de produits de nettoyage et de désinfection. « La collaboration avec les parents est centrale, pour la fourniture des masques et la mise en place des nouvelles règles d’accueil par exemple », insiste ainsi Sandra Onyszko, directrice de la communication à l’Union fédérative nationale des associations de familles d’accueil et assistants maternels. Dans les crèches, dont un certain nombre ont déjà rouvert, avec des effectifs encore réduits, la clarification des pratiques est aussi très attendue. « On a besoin d’un guide qui pose les règles sanitaires compte tenu de l’évolution des connaissances scientifiques, ainsi que la graduation selon la circulation du virus », résume Elsa Hervy, déléguée générale de la Fédération française des entreprises de crèches. Les quelques assouplissements prévus seront « bien entendu réversibles » en cas de résurgence épidémique, fait savoir l’entourage d’Adrien Taquet.

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