« Charlie Hebdo », Montrouge, Hyper Cacher : plus de cinq ans après, le procès historique des attentats de janvier 2015

  • 2020-09-02 18:28:43
Du 2 septembre jusqu’au 10 novembre, devant la cour d’assises spéciale de Paris, se tiendra le procès intégralement filmé des attentats de « Charlie Hebdo », de Montrouge et de l’Hyper Cacher, en janvier 2015. Quatorze personnes seront jugées. « Il y avait une sorte de brioche devant Cabu. Wolinski dessinait sur son carnet tout en regardant d’un air amusé tel ou tel intervenant. En général, il dessinait plutôt une femme, plutôt nue, aux rondeurs plutôt minces, et il lui faisait dire quelque chose de drôle, d’inattendu, d’absurde, qui lui avait été inspiré par ce que venait de dire quelqu’un qui, drôle, l’était moins. (…) J’insiste, lecteur : ce matin-là comme les autres, l’humour, l’apostrophe et une forme théâtrale d’indignation étaient les juges et les éclaireurs, les bons et les mauvais génies, dans une tradition bien française qui valait ce qu’elle valait, mais dont la suite allait montrer que l’essentiel du monde lui était étranger », écrit le journaliste Philippe Lançon dans Le Lambeau, (Gallimard, 2018), son roman-témoignage sur l’attentat de Charlie Hebdo. La suite, c’est l’arrivée des frères Chérif et Saïd Kouachi, le mercredi 7 janvier 2015, au 10, rue Nicolas-Appert, dans le 11e arrondissement de Paris. Vêtus de noirs, cagoulés et armés de fusils d’assaut, ils cherchent les locaux de Charlie Hebdo, où se tient la conférence de rédaction hebdomadaire. Se trompent une première fois d’adresse, entrent dans la loge du gardien où se trouvent des agents de maintenance et tirent mortellement sur l’un d’eux, Frédéric Boisseau. Croisent la dessinatrice Corinne Rey, dite Coco, descendue fumer une cigarette et exigent d’elle qu’elle les conduise jusqu’aux bureaux de Charlie et qu’elle compose le code d’accès de la porte. Il est 11 heures, 33 minutes et 50 secondes. Le carnage dure moins de deux minutes. Trente-quatre balles de kalachnikov. Dix morts. Stéphane Charbonnier, dit Charb, atteint de sept balles dont quatre dans la tête. Franck Brinsolaro, le policier chargé de sa sécurité qui n’a pas eu le temps de riposter, touché par quatre à cinq projectiles. Elsa Cayat, une balle. Bernard Maris, une balle. Philippe Honoré, cinq à six balles. Jean Cabut, dit Cabu, deux balles. Georges Wolinski, quatre balles. Bernard Verlhac, dit Tignous, dont le stylo est resté planté entre ses doigts, deux balles. Mustapha Ourrad, correcteur, quatre balles. Michel Renaud, ancien directeur de cabinet du maire de Clermont-Ferrand, qui avait été invité par la rédaction, trois balles. Et quatre blessés graves : Simon Fieschi, touché à la moelle épinière. Il remarche difficilement. Philippe Lançon, la mâchoire arrachée. Il a subi dix-sept opérations du visage. Laurent Sourisseau, dit Riss, blessé à l’épaule. Fabrice Nicolino, atteint à la jambe.

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