Procès des attentats de janvier 2015 : dans les rayons ensanglantés de l’Hyper Cacher
2020-09-22 18:35:01
Le 9 janvier 2015, quatre personnes ont été tuées en un quart d’heure et dix-sept ont été retenues en otages.
La première image de l’attentat de l’Hyper Cacher est un trottoir sous la pluie, filmé par une caméra de vidéosurveillance de la façade du magasin. Au bout de la perspective, tout en haut de l’écran, une paire de jambes apparaît : Amedy Coulibaly arrive. Sur l’image suivante, le voilà qui fouille dans son sac de sport à quelques mètres de l’entrée. Sur celle d’après, il fait face à la porte, kalachnikov à la main, visage découvert. Encore une image : le trottoir vide. Il est 13 h 06, le 9 janvier 2015, Amedy Coulibaly est entré dans l’épicerie, porte de Vincennes.
La cour d’assises spéciale de Paris y entre avec lui, lundi 21 septembre. Christian Deau, chef de la section antiterroriste de la brigade criminelle – venu commenter deux semaines plus tôt les images du massacre chez Charlie Hebdo –, est de retour à la barre pour évoquer l’attentat survenu deux jours plus tard dans ce petit supermarché de l’Est parisien, où quatre personnes ont été abattues en un quart d’heure.
Aucune vidéo ne sera diffusée. Amedy Coulibaly a lui-même filmé ses crimes avec une caméra fixée sur le ventre, mais le président de la cour, Régis de Jorna, épargne l’assistance au motif qu’il s’agit de « propagande » − il donnera tout de même lecture des bribes de conversation que l’on y perçoit, d’un ton neutre au possible qui amoindrira à peine l’effroi suscité par les propos.
Le président s’en tient donc à des captures d’écran extraites de la vidéosurveillance et prévient que « certaines images peuvent quand même être sensibles ». Plusieurs personnes quittent la salle. Puis l’horreur se déroule sur l’écran. Les images sont souvent sombres et pixélisées, on devine plus qu’on ne voit, mais c’est la même stupeur.