Procès des attentats de janvier 2015 : Amedy Coulibaly et la « secte de la buanderie »
2020-10-02 14:49:42
A la cour d’assises spéciale de Paris, le procès des accusés, dont onze sont présents, a commencé avec l’étude des données téléphoniques. Sur ces présents, la majorité encourt vingt ans de réclusion criminelle.
En quelques jours, tout a changé. On est passé de la lumière aveuglante des 7, 8 et 9 janvier 2015 à la pénombre des mois et des jours qui les ont précédés. Des corps meurtris et des visages baignés de larmes des survivants aux matricules anonymes des services de renseignement. Du récit des faits à celui de l’enquête. Des sensations brûlantes à la froideur des fadettes. Sur les bancs clairsemés des parties civiles et du public, la tension est retombée. Elle a gagné le box des accusés. Leur procès a commencé devant la cour d’assises spéciale, au tribunal de Paris.
Sur les onze accusés présents, la majorité encourt vingt ans de réclusion criminelle pour « participation à une association de malfaiteurs terroriste ». Hayat Boumeddiene, l’épouse religieuse d’Amedy Coulibaly, auteur de l’attaque de l’Hyper Cacher le 9 janvier 2015, est en fuite. Deux complices, Mohamed et Mehdi Belhoucine, sont présumés morts. Un seul, Ali Riza Polat, est jugé pour « complicité » de crimes terroristes et risque la réclusion criminelle à perpétuité.
La plupart ont des casiers judiciaires déjà chargés. Et les habitudes qui vont avec. Ils achètent des cartes SIM « par flottes » pour en changer souvent, compartimentent soigneusement leurs interlocuteurs sur des lignes séparées, brouillent les pistes en utilisant les téléphones de leurs compagnes respectives et en contractant leurs rares abonnements sous de fausses identités, redoutent les écoutes, communiquent par SMS pour se fixer des rendez-vous et se déplacent beaucoup au volant de voitures qui, le plus souvent, ne leur appartiennent pas.