Procès des attentats de janvier 2015 : l’accusé Willy Prevost et la loi du « quartier »

  • 2020-10-06 11:39:25
La cour d’assises spéciale de Paris a commencé, lundi, l’interrogatoire des hommes poursuivis. Premier à répondre, Willy Prevost a affirmé avoir ignoré les projets d’Amedy Coulibaly, qu’il a largement aidé. Willy Prevost secoue la tête, soupire fort dans le micro. « Vous pouvez pas comprendre… » Il faudrait, dit-il, avoir grandi, comme lui, à la Grande-Borne, la cité de Grigny (Essonne), pour « comprendre » que l’on puisse se faire fracasser la tête un soir de 2010 par Amedy Coulibaly, l’un des terroristes des attentats de janvier 2015, et accepter, quatre ans plus tard, de répondre à toutes ses sollicitations sans lui poser de question. C’est par lui que s’est ouvert, lundi 5 octobre, l’interrogatoire des accusés devant la cour d’assises spéciale de Paris. Willy Prevost, poursuivi pour « participation à une association de malfaiteurs terroriste » a été l’un des premiers interpellés au lendemain des attentats de janvier 2015. « Association de malfaiteurs, pas de problème. Mais faut pas essayer de me mettre un bonnet qui n’est pas à ma taille. Je suis pas un terroriste, j’ai rien à voir avec ces gros fils de pute. » Willy Prevost a 34 ans, il en avait 9 quand une balle perdue dans un règlement de comptes entre bandes de la cité s’est fichée dans son abdomen, 18 quand il a perdu presque toutes ses dents dans un accident de moto et 24 quand il a été passé à tabac par son copain d’enfance du quartier, Amedy Coulibaly, dans la friche de la Sapinière, à Grigny, pour une dette de 30 000 euros liée à un trafic de stupéfiants. « Et vous n’avez pas porté plainte ?, lui demande le président Régis de Jorna.

متعلقات