Au procès des attentats de janvier 2015, Ali Riza Polat, l’ami de Coulibaly : « C’était un bandit. J’étais un bandit. On a accroché tout de suite »
2020-10-27 17:13:31
Le dernier des accusés à être interrogé est le seul à encourir la réclusion criminelle à perpétuité. Devant la cour, il a raconté sa relation avec le preneur d’otages de l’Hyper Cacher, tout en niant toute complicité.
« Il vous est reproché la complicité de l’ensemble des crimes et délits commis par Saïd et Cherif Kouachi et Amedy Coulibaly… », rappelle le président Régis de Jorna en s’adressant, lundi 26 octobre, à Ali Riza Polat. Et pour la première fois depuis trois semaines, dans la salle d’audience de la cour d’assises spéciale de Paris, résonnent à nouveau les noms des morts et des blessés de Charlie Hebdo et du boulevard Richard-Lenoir le 7 janvier 2015, de la policière municipale tuée à Montrouge (Hauts-de-Seine) le 8 janvier, des séquestrés de l’imprimerie de Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne), des quatre morts et des otages de l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes le 9 janvier.
Dix-sept assassinats, vingt-neuf tentatives d’assassinat, des séquestrations, auprès desquels la « participation à une association de malfaiteurs terroriste » qui lui est en sus reprochée paraît presque anodine. Ali Roza Polat est le dernier des accusés à être interrogé et le seul à encourir la réclusion criminelle à perpétuité.
Il a écouté tout cela, debout, bras croisés. « OK. Eh ben merci. Mme Poux [la juge d’instruction], elle avait envie d’écrire, ce jour-là ! En fait, vous voulez un bouc émissaire. Vous voulez absolument un coupable. Mais ce sera pas moi. Les attentats, j’étais vraiment pas au courant. Le 7, le 8 et le 9 janvier, je suis chez moi. Amedy Coulibaly, c’était un ami. C’est de la merde ce qu’il a fait. Moi, j’ai rien contre personne. Je vais m’expliquer. »