Fraude aux aides anti-Covid : quatre hommes en garde à vue à Lyon et Marseille

  • 2021-02-26 15:50:14
Le détournement présumé atteindrait 2,4 millions d’euros par le biais de plusieurs sociétés sans réelle activité. Quatre hommes ont été interpellés mardi 23 février dans les régions de Lyon et Marseille, suspectés d’une vaste escroquerie aux aides économiques anti-Covid de l’Etat. Placés en garde à vue, ils sont soupçonnés d’avoir obtenu des aides au chômage partiel à partir de dossiers de plusieurs dizaines de salariés fictifs. La fraude porte sur un détournement présumé de 2,4 millions d’euros au total, par le biais de plusieurs sociétés sans réelle activité. Outre les aides au chômage partiel, les escrocs présumés ont aussi sollicité le Fonds de solidarité Covid, en montant de faux dossiers. L’affaire a débuté par un signalement de Tracfin en 2020. L’organisme de contrôle des transactions financières de Bercy a émis des soupçons sur un virement de 400 000 euros par une société de location de véhicules de luxe, dans la région stéphanoise. Les premières investigations de la police judiciaire ont permis d’établir que la société, sans activité réelle, avait déclaré 49 salariés au chômage partiel, dont le revenu mensuel s’élevait à 4 000 euros par employé. 1,4 million d’euros saisis Une instruction judiciaire a été ouverte auprès de la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Lyon. L’enquête, confiée sur commission rogatoire à la division de lutte contre la criminalité financière (DLCF) de la police judiciaire (PJ) de Lyon, a démêlé l’écheveau de huit autres sociétés, domiciliées dans le quart sud-est de la France. Selon les investigations de la PJ lyonnaise, un système de détournement des aides d’Etat s’était développé depuis 2020. Les fonds récupérés par les sociétés fictives à partir des déclarations de faux salariés, étaient immédiatement transférés sur d’autres comptes bancaires. Les policiers ont pu saisir 1,4 million d’euros sur plusieurs comptes bancaires. Ils ont aussi trouvé 30 000 euros en espèces, lors des perquisitions des domiciles des gérants fictifs. Placés en garde à vue, les suspects doivent être présentés vendredi à un juge de la JIRS au palais de justice de Lyon, en vue d’une probable mise en examen pour « escroquerie en bande organisée ».

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