A Montreuil, des travailleurs sans papiers laissés pour compte après la fermeture du foyer Bara

  • 2021-03-01 13:58:30
Plusieurs centaines de personnes n’ont pas été relogées. La justice vient d’ordonner l’expulsion des occupants d’un squat où certains se sont reportés depuis plus d’un an. Lorsqu’il est arrivé en France, il y a vingt ans, Kandé Touré s’est naturellement rendu au foyer Bara de Montreuil (Seine-Saint-Denis). Sur place, dans ce lieu où logeaient des travailleurs immigrés, son père était en train d’achever sa vie d’agent de nettoyage et allait retourner au Mali. Kandé Touré, venu avec un visa, était alors un jeune homme de 17 ans qui découvrait la France et comptait y travailler, dans le sillage paternel. Quand il parle de Bara, ce cuisinier et polyvalent dans l’hôtellerie sourit : « On avait une vie magnifique, raconte-t-il. On pouvait tout faire sur place, tout était moins cher et la famille était à côté. » Depuis sa création en 1968, le lieu était devenu bien plus qu’un établissement social où il était possible de louer un lit à moindres frais dans un dortoir bondé. Bara, l’un des plus vieux foyers de la ville, était le symbole de ces générations de travailleurs maliens qui s’y sont succédé pendant un demi-siècle.  

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