Nicolas Sarkozy condamné dans l’affaire des écoutes : le tribunal correctionnel insiste sur la « particulière gravité » des faits
2021-03-02 11:33:33
L’ancien président de la République a été condamné à trois ans de prison, dont un an ferme, pour avoir tenté d’influer en 2014 sur une décision à venir de la Cour de cassation.
« Grave », « gravement », « particulière gravité ». Ces mots sont répétés une dizaine de fois dans le jugement du tribunal correctionnel qui a condamné, lundi 1er mars, l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy, son avocat Thierry Herzog et l’ex-magistrat Gilbert Azibert, à trois ans d’emprisonnement dont deux avec sursis, dans l’affaire dite « des écoutes ».
Nicolas Sarkozy et Thierry Herzog sont déclarés coupables des délits de « corruption active » et de « trafic d’influence », auxquels s’ajoute, pour l’avocat, celui de « violation du secret professionnel », assorti de la peine complémentaire d’interdiction d’exercer son métier pendant cinq ans. L’ancien conseiller à la Cour de cassation est pour sa part jugé coupable de « corruption passive » et de « recel de violation du secret professionnel ». Le tribunal a précisé que la partie d’emprisonnement ferme – un an – serait aménagée sous le régime du bracelet électronique.
Entre les deux versions radicalement opposées de cette affaire – celle de l’accusation y voyant le « haut spectre de la corruption » et celle de la défense, selon laquelle il s’agit d’une « histoire d’amitié » sans importance montée en dossier pénal par la « rancœur » et « l’acharnement » de l’institution judiciaire à l’égard de Nicolas Sarkozy, le tribunal n’a pas hésité.
Il considère que Nicolas Sarkozy et Thierry Herzog ont bien tenté d’influer, en 2014, sur une décision à venir de la Cour de cassation concernant la saisie des agendas présidentiels dans le cadre de l’affaire Bettencourt, grâce à l’entregent prêté au magistrat Gilbert Azibert auprès de ses pairs, en échange de la promesse de lui obtenir un poste honorifique à Monaco.