« Mouf », considéré comme l’un des plus gros trafiquants de drogue en France, arrêté à Dubaï
2021-03-25 16:14:50
Plusieurs sources ont confirmé au « Monde » que Moufide Bouchibi, accusé d’importer 40 tonnes de résine de cannabis tous les ans en France, a été arrêté après dix ans de cavale.
La confusion règne autour de l’arrestation par les autorités locales, dimanche soir 21 mars à Dubaï (Emirats arabes unis), d’un homme soupçonné par la police française d’être le premier trafiquant de drogue actif sur le territoire. Jeudi 25 mars, il était toujours impossible d’obtenir la moindre confirmation officielle, alors même que plusieurs sources concordantes ont assuré au Monde que la personne interpellée était bien Moufide Bouchibi, présenté comme l’un des principaux importateurs de résine de cannabis en France. « Il y a eu des vérifications sur ses empreintes génétiques, c’est bien lui », affirme l’une d’entre elles.
Comme l’a révélé L’Obs, « Mouf », 41 ans, né en 1980 à Orsay (Essonne), se trouverait ainsi sous écrou à Dubaï, aux côtés de l’un de ses lieutenants, Khalid L., dans l’attente d’une possible extradition réclamée par la France. Si l’arrestation venait à être confirmée par les autorités françaises, habituellement promptes à communiquer sur les succès des forces de l’ordre, il s’agirait de la fin d’une cavale de plus de dix ans d’un homme qui importerait près de 40 tonnes de résine chaque année dans l’Hexagone.
Dans le viseur des services spécialisés de la lutte contre le trafic de stupéfiants depuis de nombreuses années, l’homme leur a déjà échappé au moins à deux reprises. Une première fois, en 2013, au Maroc, où il dispose de liens privilégiés avec les producteurs de cannabis, puis en 2019, en Tunisie. En 2015, il avait toutefois été condamné, en son absence, par le tribunal judiciaire de Bordeaux à vingt ans de prison pour trafic de stupéfiants. La même année, la police judiciaire notait qu’il faisait « de fréquents séjours au Maroc, de plus en plus durables, pour rencontrer des fournisseurs de résine de cannabis », soulignant qu’il ne « quittait le Maghreb qu’exceptionnellement » et qu’il « étendait son entreprise de manière spectaculaire ».