Covid-19 à l’école : « Le bateau prend l’eau, et nous, on écope à la petite cuillère ! »

  • 2021-03-27 13:54:52
Dans les territoires les plus exposés au virus, des équipes éducatives sont contraintes à de « petits arrangements » au sein des établissements pour « tenir ». « Cette semaine, j’ai fait cours à des classes de sept élèves. » L’enseignante de français qui a accepté de nous parler souhaite préserver son anonymat, et celui de son établissement, un lycée bourgeois du sud des Hauts-de-Seine. Depuis plusieurs jours, il ne reste que 41 élèves de première à venir en cours, sur 236 inscrits, tous les autres étant « à l’isolement, et sans dispositif de cours à distance, puisque nous sommes à plein temps dans l’établissement ». Selon elle, l’agence régionale de santé (ARS) a refusé de fermer le niveau première, malgré les Alors que les cas de Covid s’envolent dans certains territoires, des équipes éducatives se voient obligées de « faire tourner » des établissements laissés ouverts avec parfois plus de dix classes fermées. Et un nombre d’encadrants réduit « comme peau de chagrin ». C’est ce qui se dit au collège Elsa-Triolet de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). En l’espace d’une semaine, trois classes ont fermé « à la chaîne » dans cet établissement, rapporte l’un des personnels, lui-même isolé chez lui car « cas contact » : une première classe lundi, une deuxième jeudi, une troisième vendredi… A l’heure où il nous a contactés, le 26 mars, une quatrième fermeture de classe était en discussion. Et une « AG » (assemblée générale) était convoquée, à distance. « Comment aborder une autre semaine dans ces conditions ? Les enseignants tiennent, mais l’équipe de direction et l’administration sont touchées. Et les personnels de vie scolaire s’arrêtent les uns après les autres… » Ce collège de 530 élèves en a pourtant « absolument » besoin : des faits de violence ont eu lieu, ces dernières semaines, aux abords de l’établissement. Droit de retrait Il n’est pas le seul à se demander comment tenir et jusqu’à quand. A plusieurs reprises ces dernières semaines, des assistants d’éducation ont eu à prendre en charge des classes de collège. On a aussi vu des assistants d’enfants en situation de handicap être mis à contribution pour surveiller des élèves de primaire. Un « système D », parce qu’« il faut bien accueillir les élèves », souffle-t-on sur le terrain, mais qui a un prix : l’épuisement, voire la maladie. A Courbevoie (Hauts-de-Seine), l’équipe du collège Georges-Seurat est « décimée » par le Covid. « Vingt professeurs sont tenus à l’isolement et trois classes sont fermées », témoigne une enseignante de français. « Mardi, on avait donc un collège avec sept profs présents, et une principale en distanciel parce que cas contact. » Selon cette enseignante, l’ARS a également refusé de fermer l’établissement.

متعلقات