Le procès des sondages de l’Elysée rouvert, des réquisitions plus sévères contre Claude Guéant
2021-12-06 16:16:51
La situation financière de l’ancien secrétaire général de l’Elysée a nécessité une nouvelle audience, au terme de laquelle le Parquet national financier a alourdi ses réquisitions, réclamant une peine d’un an de prison ferme.
Le procès des sondages de l’Elysée accumule décidément les raretés juridiques. Trois semaines après sa clôture, la 32e chambre du tribunal correctionnel de Paris a rouvert les débats, vendredi 3 décembre, du fait d’éléments nouveaux concernant la situation financière de Claude Guéant, l’un des principaux prévenus de cette affaire de contrats passés sans appel d’offres avec des sociétés amies par le cabinet de Nicolas Sarkozy entre 2007 et 2012.
Le Parquet national financier avait initialement requis un an de prison, dont six mois avec sursis et 10 000 euros d’amende contre M. Guéant, considéré comme le principal ordonnateur de ces contrats passés avec les sociétés de Patrick Buisson et Pierre Giacometti. Mais le tribunal n’avait alors pas connaissance d’autres décisions judiciaires concernant l’ancien secrétaire général de l’Elysée.
Enquête sur son patrimoine
En 2015, ce dernier avait été condamné dans une autre affaire, celle des primes en liquide versées au sein du ministère de l’intérieur.
M. Guéant avait touché, alors qu’il était ministre de l’intérieur, 5 000 euros mensuels prélevés dans les fonds destinés aux frais d’enquête policiers, pour un total de 105 000 euros. Convaincu de détournements de fonds publics, il avait été condamné à deux ans de prison dont un avec sursis probatoire et 75 000 euros d’amende pour détournement de fonds publics.
Une peine confirmée en appel en 2017, et devenue définitive avec le rejet de son pourvoi en cassation en 2019. Il était également tenu de régler 105 000 euros de dommages et intérêts à l’Etat.
Mais M. Guéant s’est quelque peu fait tirer l’oreille pour régler volontairement cette somme, se contentant d’un versement de 1 300 euros la veille d’une audience. Le juge d’application des peines a donc ordonné une enquête sur son patrimoine, confiée à l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières (OCLCIFF). Rendue en janvier 2021, elle estimait que l’ancien ministre aurait, au vu de ses comptes, pu s’acquitter d’un remboursement plus important. Sur la foi de ces éléments, la chambre d’application des peines de la cour d’appel a révoqué, le 9 novembre, une partie du sursis et de la liberté conditionnelle accordés à M. Guéant.