Amazonie : la ministre des outre-mer réclame la création d’un fonds international
2019-08-25 14:18:54
La ministre des outre-mer, Annick Girardin, et des élus de Guyane réclament, dimanche 25 août, la création d’un fonds international « contre les feux de forêt et pour le reboisement », alors que les incendies qui font rage en Amazonie ont provoqué une émotion planétaire.
Dans une tribune intitulée « La France, pays d’Amazonie. Préservons ce bien commun de l’humanité » et publiée par le Journal du dimanche (JDD), ils rappellent que la Guyane, territoire français d’Amérique du Sud, est touchée directement par ces feux. « On l’oublie souvent, le président brésilien [d’extrême droite, Jair Bolsonaro] l’oublie : la plus grande frontière extérieure de la France, c’est entre la Guyane et le Brésil », a déjà insisté le président de la République, Emmanuel Macron, vendredi, alors que la catastrophe s’est invitée en urgence au menu du sommet du G7, qui s’est ouvert samedi à Biarritz.
« Alors que la forêt amazonienne, qui s’étend sur neuf pays dont la France, a perdu plus de 550 000 km2 ces dix dernières années, soit la superficie de l’Hexagone, c’est plus de 2 500 km2, équivalent à la taille de La Réunion, qui ont été abattus pendant le seul mois de juillet, principalement au Brésil », déplorent les signataires de la tribune du JDD, dont Rodolphe Alexandre, président de la collectivité territoriale de Guyane, et Sylvio Van Der Pijl, président du Grand Conseil coutumier des populations amérindiennes et bushinengué.
« Ces hectares perdus, ce sont autant de puits de carbone annihilés, c’est une biodiversité exceptionnelle qui disparaît peu à peu », ajoutent-ils, applaudissant le refus de M. Macron de ratifier, en l’état, l’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur (qui rassemble le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay et le Paraguay).
Notant que « les habitants autochtones de la forêt » sont les « premiers impactés », les élus plaident pour la création d’un « fonds international, qui ne serait pas directement dépendant des Etats, et qui pourrait, en fonction des montants rassemblés, lancer des actions de lutte concrètes, ponctuelles, ciblées directement sur les acteurs locaux, contre les feux de forêt et pour le reboisement ». Les signataires demandent par ailleurs « à l’Union européenne de doubler son fonds de développement interrégional dédié à la biodiversité et au développement de l’Amazonie ».
L’armée a été mobilisée samedi au Brésil pour lutter contre les centaines de nouveaux incendies de forêt, alors que la pression internationale s’est encore accrue pour pousser Jair Bolsonaro à agir. Le dirigeant a limogé, début août, le patron de l’Institut national brésilien de recherche spatiale (INPE) après avoir jugé mensongères les données publiées par cet institut : elles montraient que la déforestation en juillet avait été quasiment quatre fois supérieure à celle enregistrée durant le même mois de 2018.