Un policier suspendu après une interpellation violente en Seine-Saint-Denis

  • 2019-09-13 05:45:24
Les syndicats de policiers dénoncent une décision « injustifiée » et « incompréhensible ». Une version de l’intervention a été diffusée sur les réseaux sociaux. Un fonctionnaire de police a été suspendu au lendemain de la diffusion d’une vidéo sur les réseaux sociaux dans laquelle on le voit frapper à plusieurs reprises un homme lors d’une interpellation à Sevran (Seine-Saint-Denis), a annoncé jeudi 12 septembre soir la Préfecture de police (PP). « Afin d’établir les circonstances exactes de cette interpellation, le préfet de police Didier Lallement a demandé la saisine administrative de l’inspection générale de la police nationale (IGPN) et ordonné la suspension immédiate du fonctionnaire de police », a expliqué la préfecture dans un communiqué. Les éléments ont également été transmis au parquet de Bobigny « pour appréciation », précise le texte. Selon la PP, l’altercation a eu lieu « mercredi à 18 h 25 lorsqu’un équipage de la circonscription de sécurité de proximité d’Aulnay-sous-Bois a procédé à l’interpellation, pour outrage, d’un individu », avenue Youri-Gagarine à Sevran. La vidéo de l’interpellation a suscité l’indignation sur les réseaux sociaux. On y voit un échange verbal entre un policier et un jeune homme noir avant que le fonctionnaire se jette dans les jambes de son interlocuteur pour le plaquer au sol. Repoussé, le policier revient à la charge à plusieurs reprises en assénant des coups de poing, auxquels l’homme répond également par des coups de poing dans une position de défense. Il est ensuite interpellé après l’intervention d’un policier qui fait usage d’un pistolet à impulsion électrique de type taser. Sa garde à vue a été levée mercredi soir pour des raisons médicales et il a été hospitalisé, a indiqué le parquet à l’Agence France-presse (AFP), sans plus de précision. Rassemblement de policiersMercredi soir, une quinzaine de policiers se sont rassemblés devant le commissariat d’Aulnay-sous-Bois, la ville voisine, a indiqué à l’AFP la préfecture de Seine-Saint-Denis. Ils étaient entre 70 et 90, selon Grégory Goupil, secrétaire régional du syndicat Alliance 93. Ils se sont rassemblés en signe de protestation contre la suspension « injustifiée » du fonctionnaire, a dit M. Goupil à l’AFP. Le policier « a fait son boulot, il a tenté d’interpeller un individu et a été outragé », a-t-il déploré. « On attend quoi, que ce soit le 50e ? », a-t-il ajouté en référence à la vague exceptionnelle de 49 suicides dans la police depuis le début de l’année. « Il s’agit, une fois encore, d’une décision scandaleuse et qui démontre l’absence de soutien de l’administration à l’égard de ses fonctionnaires », a également réagi Unité SGP Police 93. Le 2 octobre, une « marche de la colère » doit être organisée à Paris, à l’appel de l’ensemble des syndicats policiers, qui, sur fond de vague de suicides, accroissent la pression sur l’exécutif avant les échéances des retraites et de la loi de programmation. C’est une « décision incompréhensible », a aussi déclaré à l’AFP Frédéric Lagache, délégué général du syndicat Alliance : « Avant de connaître les faits exacts, l’administration agit sur pression de Twitter. Une nouvelle preuve de la déshumanisation du système policier qui amènera une réponse forte dans la rue le 2 octobre. »  

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