Cinéma : « Ad Astra », une odyssée astrale et œdipienne

  • 2019-09-17 15:20:07
Avouons-le, on fut étonné en apprenant que James Gray – styliste néo-classique fiévreux, auteur de films noirs palpitants, propagateur de tragédie grecque dans le septième art et, pour ces quelques raisons au moins, l’un des plus grands cinéastes américains actuels – s’était lancé dans la réalisation d’un « space opera ». C’est mercredi 18 septembre, en France, que tous ceux qui tombèrent pareillement des nues à cette nouvelle sont invités à y remonter pour juger sur pièce. On sait combien la catégorie du film spatial est souple. Elle conjoint la pure fantaisie et l’adaptation au milieu interstellaire de genres dûment répertoriés (la guerre pour Star Wars, l’horreur pour Alien) à des chefs-d’œuvre méditatifs de haute volée tels 2001 : l’Odyssée de l’espace (1968) de Stanley Kubrick ou Solaris (1972) d’Andreï Tarkovski. C’est manifestement à ces derniers que Gray ambitionne de raccrocher la fusée Ad Astra, film produit et interprété, autrement dit rendu possible, par Brad Pitt, lequel, après Once Upon a Time… in Hollywood de Quentin Tarantino, aurait toutes les raisons de se féliciter de son année cinématographique. L’acteur y interprète, dans un futur qui se veut proche, Roy McBride, astronaute missionné dans le plus grand secret pour voyager jusqu’à Neptune et y découvrir la cause de l’émission d’ondes électromagnétiques surpuissantes qui mettent en danger la vie sur Terre. La principale raison de ce choix tient à l’hypothèse émise par l’état-major que le propre père de Roy pourrait avoir un lien avec ce phénomène. Lui-même astronaute réputé, Clifford McBride (Tommy Lee Jones) était pourtant tenu pour mort depuis trente ans, après qu’il avait disparu aux alentours de Neptune lors d’une mission de reconnaissance à la recherche de formes de vie intelligentes aux confins du système solaire. Mais la réception d’un récent message de Clifford a changé la donne.  

متعلقات