Coronavirus : le Japon vers un confinement volontaire… à petits pas
2020-04-28 13:56:57
Les Tokyoïtes restent désormais chez eux après une période d’insouciance et de signaux politiques contradictoires.
Les appels des autorités ont finalement porté : depuis samedi 25 avril, Tokyo et les grandes villes se sont refermées sur elles-mêmes. En début de soirée, samedi, la capitale était quasi déserte comme elle l’est à l’ordinaire vers 2 ou 3 heures du matin lorsque les fêtards ont pris les derniers métros et qu’elle devient le royaume des vrais noctambules.
La ville scintillait toujours de ses lumières mais la circulation était sporadique, les métros et les trains roulaient à vide. Même les Shinkansen (trains à grande vitesse) qui sillonnent l’Archipel du nord au sud circulaient pratiquement sans passagers. Dimanche, en dépit du beau temps, les promeneurs dans les parcs, envahis le week-end précédent, étaient moins nombreux. Quant aux surfeurs, ils avaient déserté les plages des environs de la capitale, bondées une semaine plus tôt.
En dépit des appels à rester chez soi sauf en cas de nécessité absolue, répercutés deux fois par jour par les haut-parleurs des quartiers, les Tokyoïtes semblaient renâcler à suivre les directives gouvernementales. Puis, soudain, au cours du week-end, le trafic piétonnier à Tokyo a diminué de 80 %.
En ce début de semaine, les foules des quartiers animés de la capitale s’étaient volatilisées : aux grands carrefours, quelques piétons traversaient des avenues quasi désertes, comme un dimanche matin. Magasins fermés et quelques rares restaurants ouverts donnaient à la capitale une atmosphère morne que seules égayaient les azalées en pleine floraison qui parsèment Tokyo. La vie s’est brutalement ralentie – bien que beaucoup d’employés n’aient pas d’autre choix que de se rendre sur leur lieu de travail, au risque, sinon, de voir leur salaire réduit ou de perdre leur emploi.