Des policiers manifestent contre la « haine antiflics », un « mouvement d’humeur qui s’apaisera », selon la ministre Belloubet

  • 2020-06-12 13:38:08
Des policiers ont bravé l’interdiction de rassemblement ce matin à Paris. L’objectif : dénoncer l’attitude du gouvernement à leur égard. Ils ont bravé l’interdiction de rassemblement toujours en vigueur. Des policiers ont manifesté vendredi 12 juin au matin à Paris, à l’appel des syndicats Alliance, Synergie, SICP et UNSA. L’objectif : dénoncer l’attitude du gouvernement à leur égard, ainsi que le climat ambiant de ce qu’ils qualifient comme une « haine antiflics ». Ils ont également demandé à être reçus par le président de la République. Une vingtaine de voitures ont descendu les Champs-Elysées en direction de la place Beauvau derrière une banderole affichant « pas de police, pas de paix ». « Les collègues n’en peuvent plus. Ça fait des mois que ça dure », a déclaré devant le ministère de l’intérieur, place Beauvau, Fabien Vanhemelryck, secrétaire général du syndicat policier Alliance, à l’arrivée du cortège, parti des Champs-Elysées. « La police n’a jamais été au-dessus des lois, mais elle ne doit pas être en dessous des lois », a-t-il déclaré en appelant « le président Macron [à] soutenir, respecter et considérer sa police ». Pour Patrice Ribeiro du syndicat Synergie, on « conspue la police ». « On s’est sentis salis », a-t-il dit. Jean-Paul Mégret, du syndicat SICP, a déploré, pour sa part, que l’institution soit « mise à mal ». Et d’ajouter : « Quand c’est par votre propre ministre, quand c’est par le plus haut sommet de l’Etat qui ne dit pas un mot, qui ne fait pas un geste symbolique (…) je pense qu’on a un véritable problème. » Rencontre entre Castaner et les syndicats Face aux accusations de violences et de racisme visant la police française, le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, a annoncé lundi l’abandon de la technique controversée d’interpellation « par étranglement » et évoqué une suspension systématique des fonctionnaires de police en cas de « soupçons avérés » d’acte ou de propos raciste. Ces décisions du ministre, prises dans le contexte de manifestations contre les violences policières dans le sillage de la mort de George Floyd aux Etats-Unis, catalysent la colère des policiers. Christophe Castaner a reçu jeudi une partie des syndicats et doit encore en recevoir vendredi pour tenter d’apaiser leur colère après ses déclarations, lundi, sur les violences policières. Un « mouvement d’humeur qui s’apaisera », selon BelloubetDe son côté, la garde des sceaux, Nicole Belloubet, a estimé vendredi que la colère des policiers était un « mouvement d’humeur qui s’apaisera ». Interrogée sur la radio Franceinfo sur la légalité des rassemblements de policiers et l’appel de syndicats à l’arrêt des interpellations, elle a répondu : « Ce n’est pas légal, mais la question n’est pas celle-là. (…) Les rassemblements de plus de dix personnes sont interdits, sauf dans des circonstances particulières, à partir du moment où on respecte la distanciation physique. Je pense que la question n’est pas tant juridique que symbolique. » « Il ne faut ni déni ni systématisme » dans le traitement de cette crise de confiance, a-t-elle ajouté. Tout en assurant avoir « totalement confiance en la police », elle a réaffirmé que le racisme était « totalement antinomique avec la République ».

متعلقات