Le maître du chant traditionnel iranien, connu aussi pour ses prises de position politiques, est décédé jeudi à l'âge de 80 ans après un long combat contre le cancer. Mohammad Reza Shajarian, considéré par beaucoup comme le plus grand chanteur traditionnel iranien, a été enterré ce samedi dans la ville de Tous, dans le nord-est du pays, près du mausolée du poète épique de la littérature persane, Ferdossi. Des centaines de personnes se sont rassemblées pour lui rendre un ultime hommage. Son fils, Homayoun Shajarian, également chanteur, a présenté ses excuses pour le nombre restreint de personnes conviées aux obsèques, en raison de la pandémie de coronavirus : « Merci d'être venus malgré toutes les difficultés. Je présente mes excuses aux millions de personnes qui n'ont pas pu venir pour enterrer avec leurs propres mains le corps de mon père. J'embrasse chacune de ces mains. » Une figure de l'opposition Shajarian était non seulement le grand maître du chant traditionnel en Iran, mais il était aussi populaire pour ses prises de position politiques. En 2009, après la réélection contestée de l'ancien président Mahmoud Ahmadinejad et les manifestations de protestation qui avaient suivi, il avait pris position contre cette réélection. Ce qui lui a valu d'être boycotté depuis par la télévision d'État. Sa mort, en revanche, a été annoncée par la télévision, qui a de nouveau diffusé des images du chanteur. La quasi totalité des journaux, notamment les titres conservateurs, à l'exception du journal Kayhan, ont également rendu hommage à Mohammad Javad Shajarian.