L’UE juge « intolérable » l’ingérence des services iraniens sur son sol
2019-02-05 19:47:31
Les Etats européens persistent pour sauver l’accord nucléaire, tout en dénonçant les « activités hostiles » de Téhéran.
Maintenir les relations entre l’Union européenne et l’Iran s’apparente à un exercice d’équilibrisme, surtout quand les Vingt-Huit peinent, sur ce dossier aussi, à parler d’une seule voix. Lundi 4 février, le Conseil (les Etats membres) a publié un long communiqué en douze points qui aurait dû être diffusé la semaine dernière, en même temps que l’UE annonçait la mise au point d’un système (baptisé Instex) censé permettre à des entreprises européennes de continuer à commercer avec l’Iran malgré la menace de sanctions américaines. La mauvaise humeur de l’Espagne, qui dénonçait la mainmise de Paris, Berlin, Londres et Rome sur la discussion, a retardé le processus.
Après tergiversations, un texte a fini par être mis au point et résume la double voie suivie par la diplomatie bruxelloise : elle veut à tout prix sauver l’accord sur le nucléaire conclu à Vienne en 2015 et dénoncé l’an dernier par Donald Trump mais, en même temps, montrer sa fermeté sur des sujets très préoccupants.
Après avoir salué le respect de l’accord par Téhéran, affiché la volonté « inébranlable » de l’Union de prolonger ses relations commerciales et regretté le plan de sanctions réimposé par le président américain, le texte des Vingt-Huit égrène une série de questions et de divergences avec l’Iran.
Celles-ci ne manquent pas avec, d’abord, le développement par Téhéran d’un armement balistique qui a fait l’objet de tirs expérimentaux. A l’occasion du 40e anniversaire de la révolution islamique, l’Iran a dévoilé, samedi 2 février, un nouveau missile d’une portée de plus de 1 300 km. La République islamique assure que ces engins « purement défensifs » ne violent pas une résolution de l’ONU de 2015, et dément qu’ils puissent être équipés de têtes nucléaires. Bruxelles se déclare néanmoins « vivement préoccupée » et appelle à la fin de ces activités jugées déstabilisatrices pour le Moyen-Orient.
AFP.