Covid : en Tunisie, la réception de 1 000 doses de vaccin offertes par les Emirats fait polémique

  • 2021-03-02 12:27:10
Après des fuites, la présidence tunisienne a dû confirmer « un cadeau » d’Abou Dhabi. Le gouvernement, qui dit ignorer l’initiative, a demandé « une enquête immédiate ». Le sujet de l’absence d’une campagne de vaccination contre le coronavirus en Tunisie s’est invité dans le bras de fer entre la présidence et le premier ministre, le second décrétant l’ouverture d’une enquête après l’annonce par la première de la réception de 1 000 doses offertes par les Emirats arabes unis (EAU). Après des fuites, la présidence a confirmé, lundi 1er mars, avoir reçu 1 000 doses de vaccin, mises à disposition des services de santé militaire, chargés de les distribuer en priorité au personnel soignant. La présidence a indiqué à l’AFP qu’il s’agissait d’un « cadeau » de la part d’Abou Dhabi. Le gouvernement, assurant n’être au courant de rien, a annoncé « une enquête immédiate sur les circonstances de l’arrivée de ces vaccins, leur gestion et leur distribution ». Contrairement à l’Algérie, au Maroc ou à l’Egypte, qui ont débuté fin janvier leur campagne de vaccination, la Tunisie n’a toujours pas commencé la sienne. Initialement annoncée pour la mi-février, elle a été retardée par des difficultés d’approvisionnement. Des commentateurs pointent également du doigt les querelles politiques qui entravent les décisions et la coordination des pouvoirs, en pleine crise sociale et sanitaire. Symptome de l’instabilité politique, la Tunisie a changé trois fois de ministre de la santé depuis le début de la pandémie. L’exécutif se déchire par ailleurs sur un remaniement, décidé pour assurer au gouvernement le soutien des partis majoritaires au Parlement, mais refusé par le président Kaïs Saïed, un farouche indépendant, en raison notamment de soupçons de conflits d’intérêt pesant sur certains ministres. La polémique sur les vaccins a débuté après l’annonce de leur arrivée par des élus sur les réseaux sociaux, alors que, officiellement, le pays attend toujours ses premières doses du programme onusien d’aide Covax, destiné aux 200 pays les plus pauvres.

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