L’Iran durcit son discours sur le dossier nucléaire

  • 2021-08-04 15:54:58
L’investiture du président Raïssi coïncide avec des critiques du Guide suprême sur les négociations de Vienne avec les Américains, en dépit des sanctions qui pèsent sur l’économie iranienne. Lors de la cérémonie d’investiture du nouveau président iranien, Ebrahim Raïssi, mardi 3 août, les mots « accord nucléaire » et « négociations » n’ont guère été prononcés. C’est pourtant le dossier le plus important qui attend ce président ultraconservateur, protégé du Guide suprême, Ali Khamenei. « Nous chercherons certainement à obtenir la levée des sanctions oppressives, mais nous ne lierons pas les conditions de vie de la nation à la volonté des étrangers », a expliqué Ebrahim Raïssi lors de son discours, en présence d’Ali Khamenei, sans donner plus de détails sur comment il entend s’y prendre, alors que la situation économique se dégrade. L’approche de la nouvelle administration iranienne pour les prochaines négociations visant à rétablir l’accord nucléaire de 2015 – qu’a quitté unilatéralement l’ancien président des Etats-Unis Donald Trump en 2018 et que son successeur, Joe Biden, dit vouloir réintégrer – n’est pas encore claire. Mais de nombreux signaux depuis l’Iran nourrissent le pessimisme et le doute quant à une conclusion rapide du dossier nucléaire et, à sa suite, à une levée de l’embargo américain. Ce dernier, conjugué avec les ravages de l’épidémie de Covid-19, une très mauvaise gestion et une corruption endémique, a gravement touché l’économie iranienne. Aujourd’hui, les économistes parlent d’une inflation de 44 % qui pourrait, à en croire certains, atteindre 60 % dans les six prochains mois. Depuis le retrait américain, l’Iran a repris une grande partie de ses activités nucléaires, suspendues dans le cadre de l’accord. La résolution du dossier nucléaire semble aujourd’hui d’autant plus compliquée que les inquiétudes internationales montent contre la République islamique d’Iran. Le 29 juillet, une attaque mortelle par drone a visé un pétrolier géré par l’entreprise d’un homme d’affaires israélien, tuant un Britannique et un Roumain. Les Etats-Unis, le Royaume-Uni et Israël pointent Téhéran, qui nie. Washington a promis une « réplique appropriée et imminente » à l’attaque.

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