Des frappes aériennes irakiennes ont tué neuf combattants présumés de Daech, dont quatre Libanais, en représailles à une attaque contre des casernes de l'armée irakienne au début du mois, ont annoncé dimanche des responsables. Le 21 janvier, des hommes armés de Daech en Irak sont entrés par effraction dans une caserne dans le district montagneux d'Al-Azim, à l'extérieur de la ville de Baqouba, ont tué un garde et abattu 11 soldats alors qu'ils dormaient. Il s'agissait de l'une des attaques les plus audacieuses des militants de ces dernières semaines et s'est produite au milieu d'une recrudescence de la violence qui a alimenté les craintes que le groupe ait été redynamisé. Yehia Rasool, le porte-parole du commandant en chef irakien, a déclaré que la salle des opérations militaires conjointes et l'armée de l'air avaient identifié la cellule derrière l'attaque alors que ses membres se cachaient à Al-Azim, au nord de Bagdad. Trois frappes aériennes ont été lancées qui ont tué les neuf militants, a-t-il dit. Un responsable de la sécurité a déclaré à l'Associated Press que quatre parmi les tués étaient des Libanais, originaires de la ville septentrionale de Tripoli. Il a parlé sous couvert d'anonymat parce qu'il n'était pas autorisé à parler aux journalistes. Tripoli est la deuxième ville du Liban et la plus pauvre du pays. Elle a été sujette à la violence et aux militants qui, inspirés par le groupe extrémiste Daech, ont lancé des attaques contre l'armée libanaise en 2014 lors de l'épisode de violence le plus grave de la ville. Alors que le Liban fait face à une convergence sans précédent de crises, y compris une descente rapide dans la pauvreté, de nombreux militants craignent que les militants ne cherchent à exploiter le mécontentement parmi les résidents majoritairement sunnites de la ville. La télévision libanaise Al-Jadeed a donné un nombre de morts plus élevé, affirmant que cinq Libanais ont été tués en Irak. Un membre de la famille a fait appel dans l'émission aux autorités libanaises pour faciliter le retour des corps. Dimanche également, des unités antiterroristes irakiennes ont mené une campagne d'inspection dans sept prisons en Irak détenant des militants de Daech. La campagne intervient après une attaque éhontée menée dans une prison par des militants de Daech dans le nord-est de la Syrie qui a duré plus d'une semaine et au cours de laquelle un nombre indéterminé de suspects s'est échappé, a indiqué l'unité antiterroriste dans un communiqué. Daech a été largement vaincu en Irak en 2017. Le groupe a reçu un coup final en 2019 lorsqu'il a perdu son dernier territoire dans le sud-est de la Syrie lors de la campagne militaire menée par les États-Unis en coopération avec les forces dirigées par les Kurdes syriens. Mais des milliers de militants se sont fondus dans le désert et ont continué à mener des attaques, frappant fréquemment les forces de sécurité et l'armée avec des bombes en bordure de route et tirant sur des convois militaires ou des points de contrôle dans les deux pays.