Soudan: le nouveau Premier ministre prête serment, nouvelles manifestations
2019-02-24 23:24:43
Le nouveau Premier ministre soudanais a prêté serment dimanche alors que les manifestants sont une nouvelle fois descendus dans la rue pour réclamer le départ du chef de l'Etat qui a imposé l'état d'urgence à travers le Soudan et limogé le gouvernement.
Mohamed Taher Ela, ancien gouverneur de l'Etat agricole d'Al-Jazira, a prêté serment en tant que nouveau Premier ministre, selon un photographe de l'AFP présent lors de la cérémonie.
Le ministre de la Défense, le général Awad Ibnouf, a lui aussi prêté serment en sa qualité de nouveau premier vice-président après le limogeage de son prédécesseur Bakri Hassan Saleh, un allié de longue date du président Omar el-Béchir et figure influente du régime.
Seize officiers de l'armée et deux du puissant Service national du renseignement et de la sécurité (NISS) ont prêté serment comme gouverneurs des 18 provinces (Etats) du pays.
Confronté à une contestation déclenchée il y a plus de deux mois par une crise économique qui s'aggrave, le président Béchir a décrété vendredi, dans un discours à la Nation, l'état d'urgence pour une durée d'un an et annoncé "la dissolution du gouvernement aux niveaux fédéral et provincial", affirmant que le pays avait besoin de "gens qualifiés".
Lors de la cérémonie dimanche, il a affirmé qu'"aujourd'hui s'ouvrait un nouveau chapitre de l'histoire du Soudan".
"Ce chapitre nécessite des gens extraordinaires comme vous pour diriger afin de garantir la sécurité et la stabilité dans le pays", a ajouté le président, vêtu d'un uniforme militaire.
M. Béchir devrait annoncer prochainement la formation du nouveau gouvernement, après des changements dans les hautes sphères du pouvoir pour tenter de répondre aux manifestations qui secouent le pays.
Le Soudan est depuis le 19 décembre le théâtre de manifestations quasi quotidiennes déclenchées par la décision du gouvernement de tripler le prix du pain, dans un pays en plein marasme économique.
La contestation s'est vite transformée en un mouvement réclamant le départ du chef de l'Etat, âgé de 75 ans, qui tient le pays d'une main de fer depuis 1989 et envisage de briguer un troisième mandat en 2020.
AFP.