Syrie: le combat contre les djihadistes de l'EI «est loin d'être fini»
2019-03-07 22:11:04
Le combat contre le groupe État islamique (EI) en Syrie « est loin d'être fini », a déclaré jeudi à Washington le général Joseph Votel, chef des forces américaines au Moyen-Orient.
« Les observations récentes de nos hommes et femmes sur le terrain montrent que la population de l'EI qui est évacuée des derniers vestiges du califat (à Baghouz, dans le nord-est syrien) restent largement impénitente, résolue et radicalisée », a ajouté le général Votel devant une commission du Congrès américain.
« Ce à quoi nous assistons aujourd'hui, ce n'est pas la capitulation de l'EI en tant qu'organisation, c'est en fait une décision calculée (des djihadistes) pour préserver la sécurité de leurs familles et conserver leurs capacités en saisissant les chances qu'offrent les camps de déplacés ou en se cachant dans des zones reculées pour attendre le bon moment pour une résurgence », a-t-il ajouté.
« La réduction du califat physique est une réussite militaire monumentale, mais le combat contre l'EI et l'extrémisme violent est loin d'être fini et notre mission reste la même », a poursuivi le chef du commandement américain pour le Moyen-Orient (Centcom).
L'extrémisme est « le problème de toute une génération » et la communauté internationale « devra décider comment gérer les milliers de combattants et les membres de leur famille actuellement détenus par les FDS », les Forces démocratiques syriennes sur lesquelles les Occidentaux se sont appuyés dans le nord-est syrien pour lutter contre l'EI, a-t-il noté.
La situation «ne permet pas» un retrait de l'Afghanistan
La situation actuelle en Afghanistan « ne permet pas » en outre un retrait des forces de la coalition de ce pays, a déclaré le général Votel.
Ces décisions doivent davantage se baser sur des conditions que sur des dates précises «, a souligné le général Votel, questionné au cours d'une audition au Congrès américain sur la volonté exprimée par le président Donald Trump de retirer les forces américaines d'Afghanistan après plus de 17 ans de guerre.
« Les forces afghanes dépendent du soutien de la coalition », a-t-il ajouté, alors qu'on lui demandait si l'armée afghane était capable d'assurer la sécurité du pays.
« Mon avis est que toute décision de réduire les forces en Afghanistan devrait être prise après une pleine consultation de nos partenaires de la coalition et bien sûr du gouvernement afghan », a ajouté le chef du commandement central américain (Centcom).
Un retrait doit être lié à des « progrès politiques », a souligné le militaire américain en référence aux négociations de paix en cours entre les États-Unis et les talibans, auxquelles le gouvernement afghan ne participe pas.
Le général Votel a souligné n'avoir reçu « aucun ordre » de retrait d'Afghanistan de la part de l'exécutif. « On ne nous a pas donné pour instruction de nous retirer. Il n'y a pas d'ordre de retirer quoi que ce soit », a-t-il souligné.
Pressé de donner son avis personnel sur le bien-fondé d'un retrait, il a fini par déclarer : « les conditions politiques et les progrès achevés sur la voie de la réconciliation ne le permettent pas aujourd'hui ».
AFP.