Le directeur du Service de renseignement extérieur russe (SVR), Sergueï Narychkine, a déclaré, jeudi, que les décisions américaines au sujet de Jérusalem, du plateau du Golan syrien et le retrait de l’accord sur le nucléaire iranien, avaient ébranlé la situation au Moyen-Orient. Narychkine s’est exprimé lors de la conférence de Moscou sur la Sécurité Internationale, un forum de deux jours pour discuter des principaux dossiers brûlants du moment. « La décision des Etats-Unis de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël et la souveraineté de (Tel-Aviv) sur le plateau du Golan, et le retrait unilatéral de Washington de l’accord sur le nucléaire iranien sapent les efforts collectifs visant à stabiliser la situation au Moyen-Orient », a indiqué Narychkine, selon la chaîne russe, Russia Today. « Les décisions américaines menacent le principe de la résolution des crises dans la région à travers des négociations multipartites», a-t-il ajouté. Un an environ après son investiture, Trump a pris une série de décisions mettant en application sa politique « l’Amérique d’abord » et les promesses de sa campagne électorale en 2016. Le 6 décembre 2017, le locataire de la Maison Blanche a officiellement reconnu Jérusalem comme la capitale d’Israël, suscitant l’ire des Palestiniens et une vague d’indignation internationale. Sa décision a été condamnée quelques jours plus tard par l'Assemblée générale des Nations Unies (ONU) qui, sur initiative de la Turquie, a adopté une résolution à cet effet. Le 8 mai 2018, Trump, qui avait longtemps critiqué l'accord de Vienne sur le nucléaire iranien, a fini par désengager son pays en annonçant un retrait unilatéral de ce compromis conclu en 2015 entre l'Iran et les pays du « P 5+1 » (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne). Fidèle à sa politique étrangère en zigzag, le président américain a signé, le 25 mars 2019 un décret reconnaissant la souveraineté d'Israël sur le Golan occupé. Israël occupa le Plateau du Golan en 1967, après la guerre de six jours, au même titre que la Cisjordanie (y compris Jérusalem-Est) et la Bande de Gaza. En 1981, le Parlement israélien a adopté une loi annexant le Golan à Israël, mais la communauté internationale considère toujours la région comme un territoire syrien occupé. AFP.