Yémen: la gauche quitte l’hémicycle après la réponse de Darrieusecq sur les ventes d’armes

  • 2019-05-07 23:36:33
La secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées a assuré qu’il n’y avait pas de «preuve que les armes» françaises vendues à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis «soient employées contre les populations civiles» au Yémen. Des propos qui ont ulcéré les députés communistes, socialistes et Insoumis. Indignation à gauche. Lors de la séance des questions au gouvernement, mardi, le député communiste Jean-Paul Lecoq a interpellé le premier ministre sur le conflit meurtrier au Yémen (plus de 10.000 morts depuis 2015). Il a dénoncé la vente d’armes françaises à l’Arabie Saoudite et aux Émirats arabes unis qui vise à renforcer la coalition militaire de pays arabes organisée pour mettre fin à la rébellion yéménite. Le député communiste a rappelé qu’une note confidentielle de la Direction du renseignement militaire (DRM), dévoilée mi-avril par Disclose , avait révélé que les «canons Caesar (produits par l’industriel français Nexter, ndlr) placés à la frontière entre l’Arabie Saoudite et le Yémen bombardent des zones habitées par près d’un million de civils». Jusque-là, le gouvernement assurait que ses armes n’étaient utilisées que de manière défensive, «et pas sur la ligne de front». «Vous ne pouvez pas garantir aux Français que les armes fabriquées dans notre pays ne sont pas utilisées pour ces horreurs», a martelé Jean-Paul Lecoq. Il a notamment proposé de «changer la loi pour que le Parlement devienne central dans le contrôle des exportations d’armes», «comme nombre de démocraties». «Pas de preuve»Sur le banc des ministres, Édouard Philippe a préféré laisser répondre la secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées, Geneviève Darrieussecq. Si elle a tenu à rappeler que «la France est engagée depuis longtemps dans le processus de paix», elle a aussi souligné que «le gouvernement n’a jamais nié l’existence d’armes d’origine française au Yémen». Cependant, la secrétaire d’État a affirmé que «nous n’avons pas de preuve que ces armes sont employées contre les populations civiles», sans évoquer la note confidentielle qui a fuité dans la presse. Geneviève Darrieussecq a lancé au député que «croire que cet horrible conflit disparaîtrait si la France mettait fin à son partenariat avec l’Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis est faux». Une réponse qui n’a absolument pas satisfait les députés de gauche. Les communistes se sont donc levés dans la foulée et ont quitté l’hémicycle. Ils ont été suivis par leurs collègues socialistes et Insoumis. Ces derniers sont finalement revenus quelques minutes plus tard. Le député LFI Éric Coquerel était en effet attendu pour poser une question sur la gestion sur les violences policières, digne selon lui d’un «régime autoritaire». AFP.

متعلقات