Yémen : le cargo qui devait charger des armes françaises ne fera finalement pas d’escale au Havre
2019-05-10 23:24:10
Des ONG s’opposaient à l’arrêt du navire saoudien, arguant que ces armes pouvaient être utilisées contre des civils dans la guerre en cours.
Le cargo saoudien Bahri-Yanbu, attendu depuis plusieurs jours au Havre où il devait procéder à un chargement d’armes, ne fera finalement pas escale dans le port français, a appris l’Agence France-Presse, vendredi 10 mai, de source portuaire.
Attendu mercredi au port, le cargo mouillait depuis plusieurs jours au large du Havre. Mais la polémique n’a cessé d’enfler sur la destination des armes qu’il devait embarquer : plusieurs associations affirmaient qu’elles pourraient être utilisées « contre des civils » au Yémen. Emmanuel Macron a déclaré jeudi « assumer » la vente d’armes françaises à l’Arabie saoudite, et assuré avoir la « garantie » qu’elles « n’étaient pas utilisées contre des civils » au Yémen.
L’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT) et l’ONG Action Sécurité Ethique républicaines (ASER) avaient de leur côté déposé des recours en urgence au tribunal administratif de Paris pour empêcher le départ du Havre du cargo chargé d’armes. Vendredi, la justice a rejeté celui déposé par l’ACAT, estimant dans sa décision que « l’autorisation de sortie douanière de ces armements ne crée pas un danger caractérisé et imminent pour la vie des personnes » exposées au conflit au Yémen.
L’avocate de l’ACAT, Me Laurence Greig, conteste le raisonnement du tribunal : « L’imminence existe bien car c’est le dernier moment où on pouvait arrêter cette livraison d’armes. Une fois que le bateau sera parti, on ne pourra plus intervenir », a-t-elle expliqué.
Le cargo était passé par le port belge d’Anvers puis par la Grande-Bretagne avant de se diriger vers Le Havre. Il fait désormais route vers le nord de l’Europe avant de se rendre vers Santander (Espagne), selon plusieurs sources.
AFP.