Donald Trump annonce de nouvelles sanctions « majeures » contre l’Iran

  • 2019-06-23 01:22:50
Alors que le président des Etats-Unis a affirmé avoir failli frapper le pays, l’armée iranienne a prévenu que ce serait « mettre le feu » à la région. L’agence de presse ISNA a par ailleurs annoncé l’exécution d’un « espion » qui travaillait pour la CIA. Les tensions restent vives entre Téhéran et Washington, samedi 22 juin, après que Donald Trump a affirmé, vendredi, avoir annulé à la dernière minute des frappes contre l’Iran en réponse à un drone américain abattu la veille par Téhéran. Le président américain a annoncé que les Etats-Unis imposeraient dès lundi de nouvelles sanctions « majeures » contre le pays. « L’Iran ne peut pas avoir d’armes nucléaires ! », a tweeté samedi M. Trump. Quelques heures avant ce message, le locataire de la Maison Blanche avait assuré que si les Iraniens renonçaient à leur programme nucléaire, il deviendrait leur « meilleur ami ». « Nous n’allons pas laisser l’Iran se doter de l’arme nucléaire et quand ils auront accepté cela, ils auront un pays riche, ils seront tellement heureux et je serai leur meilleur ami. J’espère que ça va arriver », a-t-il lancé à la presse depuis Washington. « Mais si les dirigeants iraniens se comportent mal, ils vont passer une très mauvaise journée », a-t-il ajouté avant de s’envoler pour la résidence présidentielle de Camp David, où il doit s’entretenir de cette crise avec plusieurs responsables. « Espérons qu’ils se montrent intelligents », a-t-il poursuivi. « Si on pouvait remettre l’Iran sur les rails de la reconstruction économique, ce serait fantastique. » « Poudrière »Du côté de l’Iran, l’agence de presse ISNA a affirmé plus tôt samedi qu’« un fournisseur du ministère de la défense » qui avait été condamné pour espionnage au profit de Washington a été exécuté. « Jalal Haji Zavar, un fournisseur de l’organisation aérospatiale du ministère de la défense, qui était un espion pour la CIA et le gouvernement américain, a été exécuté », a précisé ISNA, citant l’armée. L’agence ne donne pas plus de détails, mais le timing de cette annonce apparaît comme un message adressé à Washington. L’homme avait été condamné par un tribunal militaire et sa sentence a été exécutée à la prison de Rajai-Shahr dans la ville de Karaj, au nord-ouest de Téhéran. Selon ISNA, M. Zavar a été « identifié par les services de renseignement du ministère de la défense » et avait, au cours de l’enquête, « avoué explicitement espionner au profit de la CIA pour de l’argent tandis que des documents et des outils d’espionnage avaient été retrouvés à son domicile ». Et en début de journée, l’armée iranienne a averti les Etats-Unis que la moindre attaque contre son territoire aurait, selon elle, des conséquences dévastatrices pour les intérêts américains dans la région. « Tirer une balle en direction de l’Iran mettra le feu aux intérêts de l’Amérique et de ses alliés », a ainsi déclaré le général de brigade Abolfazl Shekarchi, porte-parole de l’état-major conjoint des forces armées iraniennes dans un entretien à l’agence Tasnim. « Aujourd’hui, la situation régionale est à l’avantage de l’Iran », a ajouté l’officier : « Si l’ennemi – en particulier l’Amérique et ses alliés dans la région – fait l’erreur de tirer une balle vers la poudrière sur laquelle repose l’Amérique, alors ses intérêts prendront feu. » « L’Amérique, ses intérêts et ceux de ses alliés seront consumés par ce feu », a assuré le général Shekarchi, pour qui « le but de l’ennemi », en particulier Israël, « est de désarmer l’Iran ». Un diplomate britannique dépêché en Iran dimancheDe son côté, le ministère britannique des affaires étrangères a fait savoir qu’Andrew Murrison, secrétaire d’Etat pour le Moyen-Orient, se rendra en Iran dimanche. « En cette période de tensions régionales exacerbées, cruciale pour l’avenir de l’accord nucléaire, cette visite est une opportunité pour un dialogue plus ouvert, franc et constructif avec le gouvernement iranien », dit le Foreign Office dans un communiqué diffusé samedi. « M. Murrison plaidera en faveur d’une désescalade urgente dans la région, il exprimera les préoccupations du Royaume-Uni et de la communauté internationale concernant le comportement régional de l’Iran et sa menace de cesser de se conformer à l’accord nucléaire auquel le Royaume-Uni reste pleinement attaché », ajoute-t-il. Décidés à sauver l’accord sur le programme nucléaire iranien conclu en 2015, que les Etats-Unis ont dénoncé trois ans plus tard, les signataires européens ont promis la mise en place d’un dispositif censé compenser les sanctions américaines, mais le programme a pris du retard et Téhéran juge leurs efforts insuffisants. Le 8 mai, la République islamique leur a donné soixante jours pour mettre leurs promesses en œuvre, faute de quoi elle menace de ne plus respecter les dispositions de l’accord.  

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