Nucléaire : Washington et Téhéran multiplient les gestes de défiance
2019-09-05 16:05:46
Les Etats-Unis ont déclenché de nouvelles sanctions. L’Iran, de son côté, a annoncé « abandonner tous les engagements » pris dans le cadre de l’accord de 2015.
L’initiative française sur l’Iran lancée au sommet du G7 à Biarritz a-t-elle déjà atteint ses limites ? Washington et Téhéran ont en tout cas multiplié, mercredi 4 septembre, les annonces qui réduisent les marges de manœuvre de la diplomatie. Washington a campé sur la ligne de « pression maximale » adoptée depuis la sortie unilatérale des Etats-Unis de l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien, en mai 2018, en annonçant de nouvelles sanctions contre « 16 entités », « 10 individus » et « 11 bateaux ».
Ils seraient, selon le département d’Etat, à l’origine d’une « filière » de transport maritime accusée de vendre illégalement du pétrole, « pour le bénéfice du brutal régime Assad » (le président syrien), à la milice libanaise du Hezbollah, liée à l’Iran, et à d’autres « acteurs terroristes ».
Un peu plus tard dans la journée, le président iranien, Hassan Rohani, a annoncé de son côté que Téhéran allait prendre « toutes mesures nécessaires en matière de recherche et de développement » dans le domaine nucléaire, « et abandonner tous les engagements » pris dans le cadre de l’accord de 2015. Il l’avait promis au début de l’été en cas d’absence de progrès dans les démarches entreprises par les autres pays signataires, dont les Européens, pour parvenir à un compromis avec Washington.
Le feu vert comprend les centrifugeusesL’Iran a déjà augmenté en juillet son stock d’uranium enrichi au-dessus du seuil autorisé, et repris l’enrichissement à 4,5 % au lieu de 3,67 %, le maximum prévu par l’accord de Vienne de juillet 2015. Le feu vert donné mercredi comprend la remise en route des centrifugeuses. « Cela est clairement un mauvais signal », soulignent les autorités françaises, qui n’abandonnent pas leur initiative pour parvenir à une désescalade.
Avant cette annonce, le représentant spécial américain pour l’Iran, Brian Hook, avait assuré que les Etats-Unis n’entendaient pas changer de ligne. Les nouvelles sanctions en attesteraient. « Nous avons pris des sanctions hier [contre le programme spatial iranien]. Nous avons pris des sanctions vendredi. Nous avons pris des sanctions aujourd’hui. Il y aura plus de sanctions à venir. Nous ne pouvons pas dire plus clairement que nous sommes engagés dans cette campagne de pression maximale, et nous ne cherchons pas à accorder des exceptions ou des dérogations », a-t-il précisé.