La Tunisie face au risque d’un Parlement fragmenté après les élections législatives
2019-10-07 13:33:00
Selon des estimations provisoires, le parti islamo-conservateur Ennahda et la formation de Nabil Karoui, Qalb Tounès, arrivent en tête du scrutin législatif de dimanche, marqué par une grande dispersion des suffrages.
Une Tunisie ingouvernable ? Les résultats provisoires du scrutin législatif du dimanche 6 octobre laissent entrevoir une future Assemblée morcelée, dans laquelle la formation d’une majorité soutenant un gouvernement de coalition s’annonce extrêmement délicate.
Selon deux instituts de sondage – Sigma et Emrhod –, le parti islamo-conservateur Ennahda arriverait en tête, dans une fourchette de 17,5 %-18 % des suffrages (soit une quarantaine de sièges dans une Assemblée qui en compte 217), devançant légèrement Qalb Tounès (« au cœur de la Tunisie »), la formation du magnat de la télévision Nabil Karoui, crédité de 15,5 % à 16,2 %, soit 33-35 sièges.
Les résultats officiels devraient être proclamés en début de semaine. En attendant, le seul chiffre rendu public est le taux de participation de 41,3 %, en chute de 27 points par rapport au précédent scrutin.
Quoique provisoires, les premières indications dressent déjà le profil d’un Parlement dont l’émiettement porte en germe une instabilité dans une Tunisie déjà fragilisée par la stagnation socio-économique et la volatilité de son environnement (Algérie, Libye).
Si Ennahda a des chances de s’imposer comme le premier parti à l’Assemblée, sa victoire dissimule mal un recul brutal par rapport à ses scores aux élections constituantes de 2011 (37,04 % et 89 sièges) et au scrutin législatif de 2014 (27,79 % et 69 sièges).