La jeunesse d’Irak rejoint le mouvement de contestation, couvre-feu décrété à Bagdad
2019-10-28 16:05:38
Des milliers d’étudiants se sont rassemblés lundi dans plusieurs villes d’Irak. Depuis les premières manifestations, plus de 200 personnes ont été tuées et plus de 8 000 blessées.
« Pas d’école jusqu’à la chute du régime » : de Bagdad à Bassora, en passant par les rues de Diwaniya ou de Nassiriya, des milliers d’étudiants et d’écoliers ont envahi les rues irakiennes lundi 28 octobre, sans tenir compte des avertissements des autorités. Depuis le début de cette contestation inédite, le 1er octobre, plus de 200 personnes ont été tuées et plus de 8 000 blessées. Lundi, cinq manifestants ont été tués dans la capitale, selon la Commission gouvernementale des droits de l’Homme.
L’armée a menacé de « sévères sanctions » fonctionnaires et étudiants qui ne se présenteraient pas en cours ou au travail. Mais lundi, le syndicat des enseignants a annoncé « quatre jours de grève générale ». Et dans la rue, les Irakiens – descendus pour réclamer des emplois pour les jeunes, qui représentent 60 % de la population, et des services fonctionnels à un Etat ravagé par la corruption – durcissent leur mouvement.
Dans plusieurs provinces du Sud, fonctionnaires, syndicats, étudiants et écoliers ont défilé et entamé des sit-in. La mobilisation gagne en ampleur sur l’emblématique place Tahrir à Bagdad, qui s’est couverte depuis jeudi de tentes et de stands de distribution de nourriture et de protections contre les grenades lacrymogènes des forces de sécurité. Lundi, l’armée a décrété « jusqu’à nouvel ordre » un couvre-feu de minuit à six heures du matin dans la capitale.