En Algérie, les petits patrons prient pour que les affaires reprennent après l’élection

  • 2019-12-11 19:30:36
Chefs d’entreprises et investisseurs souffrent de l’extrême ralentissement de la commande publique, principal moteur de l’économie algérienne. « Mon frère, si tu lui dis que le vote c’est tout de suite, il lâche tout et part voter. » Nedjma* éclate de rire. Cette enseignante d’une quarantaine d’années est toujours allée voter : « En 2014, j’ai pris un feutre et j’ai écrit “Bouteflika dégage” sur le bulletin avant de le mettre dans l’urne. Dans ma famille, on connaît les positions politiques des uns et des autres et on faisait avec. Mais, cette année, c’est différent. » Dans ce foyer où cohabitent plusieurs sœurs célibataires, un frère marié avec deux enfants et le couple parental qui a désormais plus de 70 ans, les débats sur le scrutin du 12 décembre sont virulents. Nedjma et l’une de ses sœurs ont manifesté presque chaque vendredi et ont même emmené, une fois, leur mère avec elles. Mais si leur frère a salué le départ d’Abdelaziz Bouteflika, il veut que le mouvement de protestation s’arrête. « Son entreprise de bâtiment vit de la commande publique. Cela fait des mois qu’il n’y a plus de contrats, que les paiements sont gelés. Il est à deux doigts de mettre la clé sous la porte. Il pense que, s’il y a un président, tout reprendra comme avant. Alors, il veut me convaincre d’arrêter de manifester », raconte Nedjma.

متعلقات