En Algérie, des manifestations massives dès l’élection du nouveau président Abdelmadjid Tebboune
2019-12-14 14:25:24
L’ancien premier ministre a été élu avec 58,15 % des voix, et seulement 39,83 % de participation. Dès vendredi, il a fait face à des manifestations de masse.
A peine proclamé, c’est un président d’ores et déjà conspué par des marches gigantesques. C’est le paysage politique qu’offrait sans surprise l’Algérie au lendemain de la tenue de la très contestée présidentielle du 12 décembre, sur fond de boycott et de manifestations.
Donné vainqueur par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), vendredi 13 décembre vers 11 h 30, Abdelmadjid Tebboune est arrivé en tête avec 58,15 % des voix pour une participation annoncée officiellement à 39,83 %. Soit le niveau le plus bas de l’histoire des scrutins présidentiels organisés dans le pays. L’opposition dénonce un taux de participation malgré tout artificiellement gonflé.
Ephémère premier ministre d’Abdelaziz Bouteflika et représentant de la vieille bureaucratie d’Etat, M. Tebboune, 74 ans, passait pour le plus proche collaborateur de l’homme fort du pays, le général Ahmed Gaïd Salah, parmi les cinq candidats en lice. Une marée humaine a envahi le centre de la capitale et d’autres villes, à l’annonce des résultats, pour dénoncer sa victoire. Jamais un président algérien n’avait eu droit à un tel d’accueil…
Lors d’une conférence de presse tenue à Alger en fin de journée, le nouveau président a dit « tendre la main au Hirak [le mouvement de protestation en cours contre le régime] pour un dialogue afin de bâtir une Algérie nouvelle et de restaurer la confiance entre les enfants du pays ». Il s’est également engagé à « amender la Constitution, qui sera soumise à un référendum populaire », sans en préciser ni le contenu ni les modalités.