Au Liban, Hassan Diab, soutenu par le Hezbollah, est nommé premier ministre

  • 2019-12-20 17:02:11
Le président Michel Aoun va charger cet ancien ministre de former un gouvernement, alors que le pays connaît un soulèvement populaire inédit, qui a conduit à la démission de Saad Hariri fin octobre. Grosse tête bardée de diplômes, bûcheur sans étiquette politique, soutien des premiers jours de la révolte antisystème et idéaliste autoproclamé qui rêve de « changer le monde » : Hassan Diab, 60 ans, un universitaire peu connu du grand public, s’est vu confier par le président libanais, Michel Aoun, la tâche de succéder à Saad Hariri, le premier ministre renversé fin octobre par la rue. Sur le papier, il arbore un profil idéal. Celui du technocrate indépendant, en phase avec les manifestants qui réclament depuis plus de deux mois, pour faire face à la crise économique, un gouvernement d’experts, épuré de la classe politique traditionnelle. Dans les faits, la situation est infiniment plus complexe et Hassan Diab, qui est l’un des vice-présidents de l’Université américaine de Beyrouth, après avoir été ministre de l’éducation entre 2011 et 2014, a peu de chances d’être l’homme providentiel. D’ailleurs, à peine son nom était-il connu que des centaines de protestataires, massés dans le centre de Beyrouth, ont commencé à le conspuer. Son CV-autobiographie de 136 pages, qui a circulé à toute vitesse sur Internet, et dans lequel il vante son « sens inné de la sagesse », ses « onze livres », « cent cinquante publications » et « trente distinctions nationales et internationales », n’a pas constitué la plus efficace des introductions.

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