Le crash du Boeing d'Ukrainian Airlines suscite aussi la colère des Iraniens

  • 2020-01-12 21:13:24
C'est un sentiment de colère et de frustration qui domine en Iran après l'annonce par les autorités que le Boeing 737-800 ukrainien avec 176 personnes à son bord a été abattu par erreur et de manière involontaire par un missile iranien. Des étudiants sont descendus manifester dans les rues de Téhéran. Des groupes de jeunes sont descendus samedi 11 janvier au soir dans plusieurs quartiers du centre de Téhéran, notamment devant les universités Sharif et Amir-Kabir pour exprimer leur colère, dit notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi. Parmi les 145 Iraniens tués dans l'accident il y avait en effet une quinzaine d'anciens étudiants de ces deux universités qui sont parmi les plus célèbres de l'Iran. Très vite ces manifestations ont pris une tournure politique avec des slogans contre le pouvoir. Mais la police anti-émeute est intervenue rapidement pour disperser les manifestants. Les Iraniens dans l'incompréhension Beaucoup d’Iraniens reprochent aux autorités de ne pas avoir suspendu le trafic aérien après les frappes contre une base américaine en Irak, ce qui aurait pu empêcher une telle erreur. La colère gronde aussi contre les autorités qui ont nié pendant 72 heures toute implication avançant la thèse d'un simple accident aérien. Enfin, les gens ne comprennent pas pourquoi, en dehors du général Hadjizadeh, le chef de la force aérospatiale des Gardiens de la révolution, qui a pris toute responsabilité de cette erreur, aucun responsable n'est venu parler à la population notamment à la télévision d'État et qu’un deuil national n'ait pas été décrété. L'ambassadeur britannique arrêté Plusieurs personnes ont été arrêtées lors de ces manifestations, notamment l'ambassadeur britannique qui s'était rendu sur place. Il a été interpellé quelques heures plus tard et doit être convoqué au ministère des Affaires étrangères pour recevoir une protestation officielle. Rob Macaire a réagi sur son compte Twitter pour donner sa version des faits. Le diplomate explique s’être rendu à un événement annoncé comme une veillée pour les victimes mortes dans l’avion ukrainien abattu mercredi près de Téhéran par un missile iranien, rapporte notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix. « Il est normal de vouloir leur rendre hommage, certaines de ces victimes étaient britanniques », a écrit Rob Macaire, avant d’ajouter : « Je suis parti quand des participants ont commencé à lancer des slogans contre les autorités ». Et l’ambassadeur de rappeler au passage : « Arrêter des diplomates est évidemment illégal, dans tous les pays ». A Londres, le ministre des affaires étrangères avait dénoncé son arrestation dès samedi soir et condamné une violation flagrante de la législation internationale. Trump apporte son soutien aux manifestants iraniens Aux États-Unis, Donald Trump a adressé des messages de soutien aux manifestants iraniens tout en mettant en garde les dirigeants du régime contre toute forme de répression, rapporte notre correspondante à New York, Loubna Anaki. « Aux dirigeants iraniens, ne tuez pas vos manifestants », prévient le président américain en lettres capitales, sur Twitter. Depuis samedi, Donald Trump multiplie les messages en anglais, mais aussi en persan. Ce dimanche matin, il a appelé le régime iranien à rétablir internet, à laisser les journalistes couvrir librement les protestations et à autoriser les organisations internationales à faire leur travail sur le terrain. « Le monde vous regarde, écrit Donald Trump, mais surtout, les États-Unis vous regardent ». Un peu plus tôt, le président américain adressait directement un message aux manifestants. « Au courageux peuple iranien qui souffre depuis longtemps, je suis avec vous » a tweeté Donald Trump, « Nous suivons de près vos protestations », « Votre courage nous inspire ».  

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