Yémen: deux morts dans une attaque visant un député attribuée aux houthis
2020-01-23 16:25:36
Deux civils, dont une enfant, ont été tués et quatre autres blessés dans une attaque au missile visant la maison d'un député à Marib, à l'est de Sanaa, ont déclaré jeudi des responsables yéménites en imputant la frappe aux rebelles houthis.
Une autre attaque au missile, également attribuée aux houthis avait fait 116 morts samedi également à Marib, une ville tenue par les forces gouvernementales située à 170 km à l'est de Sanaa.
Le missile a touché mercredi soir la maison du député progouvernemental Mossad Hussein Al-Sawadi à Marib, tuant sa belle-fille et l'une de ses petites filles, âgée de 16 ans, a indiqué le chef des enquêtes criminelles, le colonel Hussein Huleissi.
"Le député a été grièvement blessé et trois de ses proches ont été touchés", a ajouté le responsable cité par l'agence Saba, contrôlée par le gouvernement. "La maison a été totalement détruite par cette attaque lancée par les houthis", a-t-il ajouté.
Dans un tweet, l'émissaire de l'ONU, Martin Griffiths, a dénoncé l'attaque sans désigner son auteur, dans un tweet peu après son arrivée à Sanaa. "Il est inacceptable et contraire au droit international de cibler (...) les zones civiles", a-t-il écrit, en présentant ses condoléances au député ciblé. Il a déploré que "des membres de la famille (de cet élu), dont un enfant, ont été tués lorsqu'un missile a frappé sa résidence" et souligné que "cette escalade militaire doit cesser".
Samedi, un missile s'était abattu sur la mosquée d'un camp militaire des forces du gouvernement à Marib, au moment de la prière, faisant 116 morts, en majorité des soldats.
Les rebelles n'ont ni revendiqué ni nié la responsabilité de ces attaques. Des responsables de la province de Marib ont annoncé jeudi le démantèlement de deux "cellules" qui ont facilité, selon elles, l'attaque de mercredi.
Au nord-est de Sanaa, les combats entre l'armée et les rebelles houthis qui ont éclaté vendredi autour de la ville de Nihm continuent de faire rage, selon des responsables militaires loyalistes. Le colonel Abdallah Chandaqui, un porte-parole de l'armée, a affirmé que "72 houthis ont été tués dans les combats" entre vendredi et mardi. Des sources médicales ont fait état de dizaines de morts et de blessés des deux côtés.
Dans la province de Jawf, au nord de Sanaa, de violents combats ont éclaté jeudi sur plusieurs axes entre forces du gouvernement et rebelles, selon des commandants loyalistes. Des colonnes de renforts des houthis ont été la cible de l'aviation de la coalition dans ce secteur. Ce regain de violences intervient après des mois de relative accalmie au Yémen.
L'Arabie saoudite dirige depuis 2015 une coalition militaire qui appuie les forces fidèles au gouvernement yéménite face à l'insurrection des houthis. Soutenus par l'Iran, ces derniers ont pris depuis 2014 le contrôle de la capitale Sanaa et plusieurs régions.
Selon diverses organisations humanitaires, la guerre au Yémen a fait des dizaines de milliers de morts, essentiellement des civils. Le pays connaît la pire crise humanitaire au monde d'après l'ONU.
Les Nations unies peinent à réaliser une percée réelle vers la paix. Un accord signé en 2018 en Suède sous son égide a permis une désescalade dans la ville portuaire stratégique de Hodeida (sud-ouest) mais toutes ses clauses n'ont pas été appliquées.