Syrie: des soldats turcs tués par des tirs syriens dans la région d'Idleb

  • 2020-02-05 17:20:55
Quatre soldats turcs ont été tués et neuf blessés ce lundi 3 février par des tirs d'artillerie du régime syrien dans la région d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie. C’est ce qu’a annoncé ce lundi matin le ministère turc de la Défense, qui précise que l'armée turque a répliqué et « détruit plusieurs cibles ». Cette escalade intervient après plusieurs mois d’intenses bombardements syriens et russes contre cette province d’Idleb, la dernière qui échappe encore au contrôle du président Bachar el-Assad. C’est le scénario contre lequel beaucoup mettaient en garde depuis des mois : celui d’une confrontation directe entre les soldats turcs déployés à Idleb et les forces du régime de Bachar el-Assad, lancées depuis avril 2019 dans une vaste offensive pour reconquérir cette province. Selon le ministère turc de la Défense, ses soldats ont été la cible de tirs d’artillerie des forces du régime syrien alors même que leur position avait été communiquée en amont. Sans indiquer où l’affrontement a eu lieu, le communiqué précise que ces soldats avaient été envoyés « en renfort ». Depuis un accord russo-turc de septembre 2018, l’armée turque est en effet présente à Idleb sur 12 postes dits « d’observation ». Or, ces six derniers mois, trois de ces postes se sont retrouvés dans des zones reprises par l’armée syrienne ou encerclés par cette dernière. Malgré les pressions de Moscou, Ankara refuse d’évacuer ces postes. La semaine dernière, le président Recep Tayyip Erdogan avait accusé la Russie de ne pas respecter les accords sur Idleb et avait menacé d’y lancer une opération si les bombardements se poursuivaient. Ankara annonce avoir répliqué aux tirs visant ses soldats. Sur son compte Twitter, le porte-parole du président Erdogan, Ibrahim Kalin, va plus loin, affirmant que « le sang de nos soldats ne restera pas au sol, les responsables rendront des comptes ». Exode massif Les violences ont contraint des populations entières à l’exode dans le nord du pays. Un demi-million de déplacés ont été recensés en deux moins par l’OCHA, le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU. Selon Fadi Al Maari, militant de l’opposition syrienne, les civils ont laissé dernière eux des villes fantômes et sont actuellement massés au nord du pays près de la frontière turque. « L’aviation de guerre russe a mené d’importants bombardements ces derniers temps. L’objectif bien sûr c’est de faire pression sur la population, l’obliger à quitter la région avant de lancer des offensives terrestres. Et il y a eu un exode massif... La ville d’Ariha par exemple au sud d’Idleb : 100 000 personnes ont dû quitter cette ville. Une pluie de bombes s’est abattue sur Ariha, son hôpital a été la cible de quatre frappes aériennes. Il a été détruit. Le personnel médical, les patients tout le monde a été blessé. » « Les ONG locales font le maximum sur le terrain, elles ont tenté de réquisitionner des véhicules pour aider à évacuer les villes bombardées et c’est comme ça par exemple que les civils d’Ariha ont pu être sauvés », explique la militante.

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