Des agences de l’Onu et des ONG internationales menacent de stopper leurs opérations dont dépendent une vingtaine de millions de Yéménites, dans un pays ravagé par six ans de guerre. Les rebelles houthis sont accusés d’entraver l’aide humanitaire.
Plusieurs agences des Nations unies, dont le Programme alimentaire mondial (Pam) qui assiste 12 des 28 millions de Yéménites, font remonter depuis plusieurs semaines une détérioration de leurs conditions d’exercice. Des ONG internationales aussi, auprès de l’Onu, souvent discrètement pour ne pas aggraver les choses.
Les rebelles houthis, qui contrôlent la capitale Sanaa depuis 2014 et une bonne partie du nord du pays, sont accusés de multiplier les entraves, à coups de contrôle et de paperasserie. Sans oublier les forts soupçons de détournement d’une partie de l’aide. Plus grave, des employés locaux ont été intimidés, certains même arrêtés. La goutte d’eau a été la récente décision d’imposer une taxe de 2 % sur les importations humanitaires. Pour mieux coordonner l’aide, justifient les Houthis, sans rire…
Plusieurs pays, dont les États-Unis, menacent de suspendre leur contribution. Le Pam l’avait d’ailleurs fait pendant deux mois en 2019. L’Onu et les ONG doivent faire le point ce jeudi 13 février lors d’une réunion des donateurs à Bruxelles. Si l’aide était suspendue, ce serait une catastrophe.
En six ans, la guerre au Yémen a fait directement au moins 12 000 morts civils et sans doute pas loin de 100 000 indirectement, en raison de la malnutrition et de la destruction du système de santé.
Même le gouvernement « légal » yéménite, qui accuse les Houthis d’utiliser l’aide pour « financer leur effort de guerre » est contre : « La réduction de l’aide dans les provinces sous contrôle rebelle affectera les citoyens et non les milices armées des Houthis », a déclaré Abdel Raqib Fateh, le ministre en charge de l’aide.