Reconnaissance du génocide arménien par la Syrie: un pavé dans le jardin turc
2020-02-14 16:29:46
Le Parlement syrien a reconnu et condamné le génocide arménien jeudi 13 février. Un million 500.000 d'Arméniens avaient été massacrés par l’empire ottoman entre 1915 et 1917. Une décision symbolique qui intervient sur fond de vives tensions entre la Syrie et la Turquie.
Les armées des deux pays se sont affrontées à plusieurs reprises ces derniers jours et le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé de « frapper partout » le régime syrien en cas de nouvelle attaque.
Selon Michel Duclos, conseiller spécial à l’institut Montaigne et ancien ambassadeur de France en Syrie, à travers cette reconnaissance du génocide arménien, Damas cherche à défier Ankara. Cette reconnaissance est « un élément de plus dans l’actuelle confrontation, qui monte en puissance, entre la Turquie et Damas .»
Selon Michel Duclos, « c’est une façon pour le régime de Bachar el-Assad de rompre, de brûler les ponts avec la Turquie, parce qu’il sait très bien qu’Erdogan va le prendre très mal », dans un contexte de « confrontation de plus en plus forte ».
Cette reconnaissance est « un défi qui participe de l’opération actuelle, où chacun montre ses muscles et cherche à imposer sa volonté à l’autre. C’est aussi une façon de couper court à une possibilité ultérieure de compromis ».