Ce samedi 15 février, le chef de la diplomatie turque Mevlüt Çavuşoğlu s’est entretenu avec son homologue russe Sergueï Lavrov en marge de la Conférence sur la sécurité de Munich à propos de la situation à Idleb. Dans le même temps, Recep Tayyip Erdogan a discuté par téléphone avec le président américain Donald Trump des moyens de mettre fin à la crise.
En même temps qu’elle procède à Idleb à l’un plus grands déploiements de troupes et de matériels militaires jamais menés hors de ses frontières, la Turquie s’active sur tous les fronts diplomatiques pour trouver une issue à la crise.
Le temps presse : chaque jour qui passe augmente le risque d’une nouvelle confrontation meurtrière entre soldats turcs et syriens, et le nombre de civils en fuite vers les frontières turques.
Son premier interlocuteur est évidemment la Russie, principal soutien du régime syrien et de son offensive sur Idleb. Par déclarations interposées, les officiels turcs et russes ont échangé des mots acerbes, se rejetant la responsabilité de la crise. Mais le dialogue reste ouvert.
Après la rencontre entre les chefs de la diplomatie turque et russe, une délégation turque est attendue à Moscou lundi. La Turquie sait qu’elle devra passer par la Russie pour obtenir ce qu’elle veut : un accord durable, non seulement sur Idleb mais aussi sur toutes les autres régions du nord de la Syrie où son armée est déployée.
La Turquie discute aussi avec les États-Unis du sort d’Idleb – l’un des rares sujets depuis longtemps sur lesquels les deux pays sont sur la même longueur d’onde. La marge de manœuvre américaine à Idleb est limitée mais, sur ce sujet comme sur d’autres, Ankara tient à maintenir une balance entre l’Occident et Moscou, pour mieux jouer de l’un et de l’autre.