Les Huthis du Yémen financent la guerre avec du carburant iranien: rapport de l'ONU

  • 2019-01-19 19:49:12
Le carburant chargé à partir de ports iraniens a généré des revenus pour financer l'effort de guerre des rebelles huthi au Yémen contre le gouvernement soutenu par l'Arabie saoudite, selon un rapport d'un panel d'experts de l'ONU examiné par l'AFP. Les résultats devraient à nouveau soulever des questions sur le soutien de l'Iran aux Huthis dans la guerre qui a poussé le Yémen au bord de la catastrophe humanitaire. Dans son rapport final pour 2018, le panel a déclaré qu'il "avait identifié un petit nombre de sociétés, tant au Yémen qu'à l'extérieur, qui opéraient en tant que sociétés écran", utilisant de faux documents pour dissimuler des dons de carburant. Le carburant était "au profit d'un individu inscrit sur la liste" qui figure sur la liste noire des sanctions de l'ONU, a-t-il ajouté. "Les recettes tirées de la vente de ce carburant ont servi à financer l'effort de guerre huthi", indique le rapport de 85 pages envoyé au Conseil de sécurité. Le comité a constaté que "le carburant avait été chargé de faux documents dans des ports de la République islamique d'Iran" afin d'éviter les inspections de la cargaison par l'ONU, a-t-il ajouté. Dans le passé, les experts ont évoqué un possible lien iranien avec des missiles tirés par des rebelles huthis sur l’Arabie saoudite, après leur voyage à Riyad pour examiner des débris d’armes. Dans un précédent rapport, les experts ont déclaré qu’ils enquêtaient sur des dons mensuels de carburant iraniens d’une valeur de 30 millions de dollars. L'Iran a toujours nié avoir fourni un soutien militaire aux Huthis, qui s'étaient emparés de la capitale Sanaa en 2014, poussant la coalition dirigée par l'Arabie saoudite à intervenir un an plus tard pour repousser les rebelles.  Attentats de la coalition saoudienneLes Huthis contrôlent la ville et le port clé de Hodeida, principal point d'entrée des importations vers le Yémen que les forces pro-gouvernementales avaient l'intention de prendre dans une nouvelle offensive lancée en juin. Un cessez-le-feu à Hodeida a été convenu le mois dernier en Suède avec des représentants de l'ONU, et des observateurs de l'ONU sont sur le terrain pour superviser le retrait des forces du port. "Tout au long de la période de référence de 2018, le Yémen a poursuivi son glissement vers une catastrophe humanitaire et économique", a déclaré le panel qui a décrit le pays comme "profondément fracturé" avec une économie en crise. La guerre au Yémen continue de paraître impossible à gagner. Les forces gouvernementales et la coalition ont fait des "progrès significatifs" sur le terrain contre les Huthis, mais "l'objectif de rétablir l'autorité du gouvernement à travers le Yémen est loin d'être réalisé", selon le rapport. Le comité a rendu compte de ses enquêtes sur cinq frappes aériennes dans des zones contrôlées par les Huthis, notamment l'attentat à la bombe contre un bus transportant des enfants et l'attaque par des bombardements. Il a constaté que la coalition dirigée par l'Arabie saoudite était responsable de quatre affaires, dont l'attentat à la bombe qui avait fait 43 morts et 63 blessés, dont la majorité étaient des enfants. Le panel a déclaré que la coalition était "probablement responsable" d'un autre incident survenu en avril 2018, qui avait impliqué l'attentat à la bombe contre un bâtiment à Hodeida qui avait tué 14 civils, dont sept enfants. La coalition a reconnu que des erreurs avaient été commises dans deux cas et que des procédures judiciaires pourraient être engagées dans le cas de l'attentat à la bombe contre un bus, mais le panel a déclaré qu'il n'était au courant d'aucune poursuite par aucun État.  

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