L'Irak, un pays paralysé au milieu de crises qui se multiplient
2020-04-03 14:05:05
Les échanges de menaces sur le sol irakien continuent entre les deux grands alliés du pays : l'Iran et les États-Unis. Mercredi, Donald Trump menaçait de représailles les Iraniens s'ils menaient de nouvelles attaques contre les forces américaines en Irak. Ce jeudi, le ministre des Affaires étrangères iranien affirmait que son pays ne faisait qu'agir par légitime défense. Au coeur de cette crise, la population irakienne est de plus en plus inquiète, elle voit se multiplier les crises dans un pays toujours sans gouvernement.
Avant l'arrivée de l'épidémie de coronavirus, l'Irak vivait une période charnière, la population réclamait le changement. Elle avait même poussé le Premier ministre à la démission. Et puis, le pays s'est figé.
Le grand voisin iranien étant l'un des pays les plus touchés par l'épidémie, l'Irak a installé un confinement et fermé tous les commerces non essentiels. Le chômage dénoncé par les manifestants s'est donc généralisé à une grande partie de la population.
Parallèlement, le cours du pétrole a fait une chute vertigineuse. L'Irak, deuxième producteur d'or noir au monde, perd donc l'espoir de pouvoir remplir ses caisses. Des caisses désespérément vides, comme l'a affirmé le ministre de la Santé alors qu'il cherchait des fonds pour répondre à la crise sanitaire.
Malgré tout, l'Irak reste le terrain d'affrontements entre l'Iran et les États-Unis. Washington vient d'annoncer le déploiement dans ses bases irakiennes de missiles Patriot sol-air.
De leur côté, les milices chiites irakiennes sont de plus en plus divisées et donc de moins en moins controlables après l'assassinat par les Américains de leur commandant Abu Mahdi Al Mohandes.
La pauvreté, la violence et la division reprennent donc le dessus dans un pays qui sort tout juste d'une terrible guerre contre l'organisation État islamique (EI).