Le gouvernement libanais a adopté un vaste plan de réforme pour tenter de sortir le pays de la crise économique et sociale sans précédent qui le frappe depuis l’automne dernier. Cette annonce intervient alors que de violentes manifestations secouent le pays depuis plusieurs jours. Qualifié d’historique par le président de la République, Michel Aoun, et le Premier ministre, Hassan Diab, le plan de réforme impatiemment attendu par la communauté internationale se fixe des objectifs sur cinq ans comme la restructuration du secteur bancaire, la relance de l’économie réelle et l'assainissement des finances publiques. Les ambitions sont grandes mais les moyens limités. Le Liban veut compter sur l'appui international des pays bailleurs de fonds, qui ont promis 11 milliards de dollars lors de la conférence de Paris en 2018 mais aussi le Fonds monétaire international (FMI) auprès duquel le Liban espère obtenir 10 milliards de dollars. Convaincre les Libanais Le plan de réforme prévoit, selon Hassan Diab, une croissance positive dès 2022, la réduction de la dette publique à moins de 100% du PIB, et un budget excédentaire à partir de 2024. Aujourd’hui, tous les indicateurs sont dans le rouge. La dette atteint 92 milliards de dollars, soit 170% du PIB. Le déficit budgétaire tourne autour de 10% et les balances commerciale et des paiements sont déficitaires. Le gouvernement doit maintenant convaincre les Libanais de l’efficacité de ces réformes. D’abord, les manifestants, qui expriment leur colère tous les jours. Mais aussi la classe politique, qui peut entraver leur mise en œuvre. Michel Aoun a convoqué les chefs des blocs parlementaires à une réunion mercredi prochain pour leur exposer le plan de sauvetage.