Yémen: malgré le coronavirus, le khat est toujours aussi prisé

  • 2020-05-02 19:16:51
Au Yémen, pas de confinement pour les amateurs de khat. La consommation de ces petites feuilles vertes aux effets euphorisants fait partie du quotidien des Yéménites. Alors pour s’en procurer, ils sont prêts à tout et sont davantage préoccupés par la qualité de la marchandise que par les différentes mesures de précaution contre le coronavirus. Sanaa, capitale du Yémen et son marché de khat : coronavirus ou pas, ce souk reste bondé. Pas de masques et à peine quelques centimètres de distance entre les clients. Imaginer sa fermeture ? Inacceptable pour « 98% des Yéménites », assure Ali Al Zubairi. Pas un jour ne passe sans que cet homme, interrogé par l’AFP, ne se rende au marché de khat de Sanaa. Pas une drogue selon l'OMS, mais pas un produit anodin non plus Certes, le Yémen est très peu touché par le coronavirus, mais plusieurs autres épidémies – choléra, dengue et diarrhée – sévissent depuis des années dans ce pays, le plus pauvre de la péninsule arabique. Ravagé par la guerre depuis cinq ans, le Yémen est confronté à la pire crise humanitaire au monde selon les Nations unies. Les pénuries d’eau sont fréquentes. Le pays manque de tout. Mais pas question d’enlever aux Yéménites leur khat. Selon l'Organisation mondiale de la santé « 90% des hommes adultes en mâchent trois à quatre heures par jour ». Les femmes et même les enfants en consomment aussi quotidiennement. L'OMS ne considère pas le khat comme une « drogue entraînant une grave dépendance » mais alerte contre ses effets, notamment la dépression et la psychose.

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