Après une visite de Ghassan Salamé à Sabha, où avait été lancée la semaine écoulée l’opération de l’armée dirigée par Khalifa Haftar, la mission onusienne en Libye se dit très préoccupée par ces développements. “La Manul est très préoccupée par les rapports en provenance du sud du pays, qui font état d'une mobilisation des forces armées et d'une escalade de déclarations et de contre-déclarations indiquant un risque croissant de conflit imminent”, a indiqué dimanche soir la Manul (Mission d’appui des Nations unies en Libye) dans un communiqué publié sur son compte facebook. De son côté, le chef de la mission de l’ONU, Ghassan Salamé, a affirmé : “J’ai visité la ville de Sabha la semaine dernière, et j’ai pu voir que les habitants du Sud, qui représentent toutes sortes d’ethnies et de factions politiques, avaient vraiment envie de surmonter les questions qui les divisent pour donner un avenir meilleur à leur région.” Dans le même ordre d’idées, l’émissaire onusien a invité toutes les parties en présence dans la région à “faire preuve d’une retenue maximale”. Cette sortie médiatique de la Manul intervient après le lancement, la semaine dernière, par l’armée dirigée par le maréchal Khalifa Haftar et basée dans l’est du pays, d’une opération militaire contre le crime et le terrorisme dans le sud du pays. Hier, le porte-parole de cette armée, le général Ahmad Massamry, a déclaré que cette offensive contre les groupes rebelles et les criminels essaimant le Sud libyen se fait en coordination avec les autorités du Niger et du Tchad. Il a également indiqué que l’Algérie, la Tunisie et l’Égypte se chargent de la surveillance de leurs frontières. Ahmad Massamry a tenu à souligner que “les forces de son armée n’opèrent dans une région qu’avec le concours de la population locale et son soutien et cela depuis le début de cette opération à laquelle est associée l’aviation”. La dernière information fournie hier en milieu de journée par la cellule sécuritaire mixte de l’armée indique que ses forces ont pris le contrôle du grand boulevard de la ville de Sabha dans le cœur de la ville. La même source ajoute que les forces militaires ont commencé à “se déployer dans les quartiers de Sabha pour faire respecter la loi et combattre les criminels”. On apprend, par ailleurs, que le maréchal Haftar a envoyé hier en renfort dans le Sud deux généraux-majors, Abdessalam Al-Hassi et Mohammad Manfour Al-Manfi, pour coordonner les opérations militaires sur les lieux. Rappelons que cette offensive avait reçu le soutien de la communauté des Toubous et une partie des Touareg, bien qu’une autre partie soit connue généralement pour son hostilité au maréchal Haftar.   AFP.