Une explosion dans le complexe de Natanz est survenue quelques jours après une autre explosion sur une installation militaire près de Téhéran.
Accident ou sabotage ? Un site du complexe nucléaire iranien de Natanz a été endommagé jeudi 2 juillet par un sinistre susceptible de ralentir les activités nucléaires de la République islamique. L’Organisation iranienne de l’énergie atomique a annoncé dans la matinée qu’un « incident » s’était produit sur place à l’aube dans un hangar en construction sans causer de dégât notable. Des images publiées plus tard dans la journée ont toutefois montré un bâtiment apparemment ravagé par une explosion suivie d’un incendie. D’après des sources ouvertes analysées par des experts du dossier nucléaire iranien, le site touché est une installation où sont assemblées et testées des centrifugeuses avancées utilisées pour la production d’uranium enrichi.
Le plus haut responsable du nucléaire iranien, Ali Akbar Salehi, s’est rendu sur place dans la journée pour constater les dégâts, suivi par les caméras des médias d’Etat iranien. Son porte-parole, Behrouz Kamalvandi, a regretté des dommages « matériels et financiers » sans laisser entendre que les destructions avaient pu être causées par une action malveillante. L’incident, pourtant, sème le trouble dans un moment d’accélération des tensions entre l’Iran et ses adversaires américain et israélien. D’autant qu’il intervient quelques jours seulement après une explosion suspecte, vendredi, sur un site militaire proche de Téhéran.
Plus déconcertant encore pour les observateurs, des journalistes du canal en langue persane de la BBC, le principal média iranien basé à l’étranger, ont déclaré jeudi avoir reçu par courrier électronique un texte revendiquant l’incident comme un attentat fomenté par un groupe clandestin jusqu’alors inconnu : « Les Guépards de la patrie ». Le texte en question est rédigé dans un style emphatique au nom d’individus anonymes se présentant comme opérant « au cœur de la République islamique (…) dans les institutions sécuritaires du pays mais au service du peuple ».