« Le Bilan du monde » : 2021, une année de ruptures

  • 2022-02-10 04:44:30
La publication annuelle réalisée par journalistes du « Monde » propose un panorama de l’année écoulée, marquée par la poursuite de l’épidémie de Covid-19, dont l’impact a accéléré les changements en cours dans nos sociétés. Hors-série. La lutte contre la pandémie de Covid-19 marque des points dans le monde, mais la bataille est très loin d’être ­terminée. Au 31 décembre 2021, 288 195 millions de personnes ont été touchées par le virus et 5,43 millions en sont mortes sur les cinq continents, selon l’université américaine Johns Hopkins ; soit 3 612 millions de décès en plus qu’en 2020 à la même époque. Bien que l’Europe soit redevenue, à la fin de l’année 2021, l’épicentre de la pandémie et que le variant Omicron ait pris le relais du variant Delta, les programmes de vaccination ont donné des premiers résultats encourageants. Mais il reste encore beaucoup à faire pour atténuer l’inquiétude. Actualité oblige, Le Bilan du monde consacre une grande partie de son édition 2022 à la pandémie et aux effets de la vaccination. Cette publication annuelle, préparée par les journalistes du Monde, propose un panorama géopolitique, économique et écologique de l’année écoulée et dresse l’état des lieux des 198 pays du globe. Outre cet atlas, l’édition comprend également trois cahiers – « International », « France » et « Planète » –, un portfolio, des infographies et des tribunes marquantes publiées dans les pages « Idées » du journal mais aussi des points de vue inédits ; soit différents décryptages pour faire le tour de l’année 2021, riche en rebondissements. Nouveaux rapports de force A l’échelle de la planète, l’impact de cette crise sans précédent sur l’humanité a accéléré le changement de nos sociétés, elles-mêmes en proie à plusieurs ruptures dans la marche du monde. Rupture sanitaire : le coronavirus et ses variants résistent et le retour à la vie « normale » n’est pas pour demain. Rupture géopolitique : le retrait des Etats-Unis d’Afghanistan marque la fin du siècle américain et le basculement vers l’Indo-Pacifique du nouveau centre de gravité de l’ordre mondial. Rupture politique : l’abstention record aux scrutins électoraux, notamment en France, creuse le déficit de confiance entre gouvernants et gouvernés. Rupture écologique, enfin : l’année 2021 a battu des records de chaleur. Même si l’épidémie n’a pas encore attaqué les fondements des relations internationales, de nouveaux rapports de force et une nouvelle grammaire ont surgi, ouvrant la voie à un climat d’incertitude générale à travers huit défis (sanitaire, géopolitique, politique, économique, social, technologique, anthropologique, écologique) à relever pour les Etats et leurs populations. Ces défis, parce qu’ils s’interconnectent et agissent simultanément, compliquent davantage leur lisibilité. La transition est un changement, un processus de régulation, un objectif à atteindre et implique des stratégies d’acteurs. Or, avec ces nouveaux défis globaux, c’est à la fois le processus et l’objectif qui alimentent la spirale du doute. Rappelons-nous toutefois que l’humanité a une longue expérience de l’adversité et qu’elle a souvent su faire preuve d’intelligence collective et inclusive pour s’en sortir. Tantôt en s’appuyant sur la raison de l’Etat, tantôt en s’opposant à la raison d’Etat. Mais toujours dans la confiance et le bon sens.

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