Face à Kim Jong-un, la diplomatie de Trump en échec
2019-03-01 01:23:56
Le sommet à Hanoï s’est achevé sur un désaccord. Il s’agit du plus important revers diplomatique essuyé par Trump depuis qu’il est à la Maison Blanche.
Donald Trump a quitté Hanoï les mains vides, jeudi 28 février. Le président des Etats-Unis avait espéré entretenir et conforter la dynamique lancée il y a huit mois à Singapour lors de sa première rencontre avec Kim Jong-un. Cet espoir a été cruellement déçu. Les négociations engagées la veille, que les deux dirigeants avaient mises en scène avec force marques de connivence et d’optimisme, se sont grippées avant le déjeuner bilatéral que les deux délégations devaient partager. Auparavant, le responsable nord-coréen s’était senti assez en confiance pour répondre pour la première fois à des questions posées par des journalistes américains. Un signe trompeur, masquant une divergence de fond.
Donald Trump a alors avancé la conférence de presse qu’il devait tenir avant son départ pour Washington, pendant que la Maison Blanche dressait le constat d’échec du sommet. La porte-parole du président, Sarah Sanders, a assuré que les contacts n’étaient pas rompus, que le sommet avait donné l’occasion de rencontres « très bonnes et constructives » et que les deux équipes avaient prévu de se retrouver « dans le futur ». Un très piètre résultat à l’aune des attentes suscitées par le président des Etats-Unis.
L’échec de Hanoï constitue le plus important revers essuyé par Donald Trump sur la scène internationale depuis son arrivée à la Maison Blanche. Il avait pris tout le monde de court en décidant de rencontrer Kim Jong-un, il y a un an, pour couronner un processus de désescalade après des mois d’une tension alimentée par la multiplication des essais nucléaires et balistiques nord-coréens et par la rhétorique agressive du président des Etats-Unis.
Cette initiative hardie avait été accueillie avec un très grand scepticisme par les experts. Ils avaient été confortés dans leurs réserves par la pauvreté du communiqué commun de Singapour, assez flou pour alimenter des divergences sur la définition de la dénucléarisation – l’objectif officiel de l’administration américaine pour la Corée du Nord, mais que Pyongyang souhaite étendre à l’ensemble de la péninsule. L’échec de Hanoï valide leur pessimisme.
AFP.