A Paris ou Marseille… la diaspora scande les mêmes slogans qu’en Algérie
2019-03-04 01:09:57
Omar a les larmes aux yeux. A 83 ans, ce Franco-Algérien n’espérait pas vivre assez longtemps pour voir son peuple descendre dans la rue, se révolter contre un système qui les a poussés, lui et des millions d’autres Algériens, à s’exiler il y a bien longtemps. « Regardez », souffle le vieil homme, ému. En début d’après-midi, dimanche 3 mars, plus d’un millier de manifestants de tous âges ont investi la place de la République, au cœur de la capitale française. Le même mot d’ordre que dans les villes algériennes est scandé à l’unisson en langue arabe : « Pas de cinquième mandat ».
Le même vent de liberté, qui souffle depuis le 22 février sur les villes algériennes avait aussi investi Marseille dimanche. Celle qu’on se plaît à appeler la 49e wilaya tant les liens sont étroits entre les deux rives, vivait aussi à l’heure de la contestation. « Il y a beaucoup de monde et c’est une satisfaction, se félicitait Saïd Sai, candidat aux législatives algériennes pour le Rassemblement pour la Culture et la démocratie (RCD). Le consulat a envoyé ses espions mais les gens n’ont plus peur de dire que la place du FLN est au musée », insistait-il au milieu d’un rassemblement de quelque 1 500 personnes.
Pour la deuxième semaine consécutive, la diaspora algérienne de France s’est mobilisée dans plusieurs grandes villes de France pour s’élever contre un potentiel cinquième mandat présidentiel d’Abdelaziz Bouteflika à l’élection présidentielle. A 82 ans, le chef de l’Etat algérien occupe le pouvoir depuis 1999 et souffre des séquelles d’un accident vasculaire cérébral (AVC) depuis 2013. Il est devenu ce « président fantôme » que beaucoup ressentent comme une humiliation.
AFP.