Algérie : journée décisive avant la clôture des candidatures à la présidentielle

  • 2019-03-04 01:18:48
C’est une journée décisive pour l’Algérie. Dimanche 3 mars marque la date limite de dépôt des candidatures à l’élection présidentielle du 18 avril. Passé minuit, plus personne ne pourra se porter candidat. Tous les regards sont bien sûr tournés vers le président, Abdelaziz Bouteflika, qui devrait déposer sa cinquième candidature, malgré les importantes manifestations qui agitent le pays pour le faire renoncer. Le chef de l’Etat algérien, qui a fêté samedi ses 82 ans, est hospitalisé en Suisse depuis sept jours, officiellement pour « des examens médicaux périodiques ». Son retour en Algérie n’a toujours pas été annoncé. Aucune disposition légale ne semble cependant obliger un candidat à se présenter en personne au Conseil constitutionnel pour y déposer son dossier. C’est du moins ce qu’affirme l’Algérie Presse service, agence de presse officielle du pouvoir. Une assertion toutefois contredite par le président de la Haute instance indépendante de surveillance des élections (Hiise), Abdelwahab Derbal, qui a affirmé que « pour les élections présidentielles, c’est le candidat qui doit déposer » le dossier. « La loi est claire », affirme-t-il encore. Une exigence qui ne semble pas freiner le camp du président sortant. Samedi, M. Bouteflika a publié son patrimoine, comme l’exige la loi électorale. Il a également limogé son directeur de campagne, Abdelmalek Sellal, au lendemain des manifestations massives du 1er mars. Aucune explication n’a été donnée à ce changement. En l’absence physique de M. Bouteflika, qui ne s’est pas adressé aux Algériens depuis un accident vasculaire cérébral en 2013 et qui n’apparaît plus que rarement en public, M. Sellal se retrouvait en première ligne depuis le début de la contestation. Des centaines d’étudiants manifestent dimanche dans plusieurs villes algériennes, dont Alger. « Bouteflika dégage ! », ont scandé une centaine d’étudiants, bloqués par la police à proximité de la Faculté centrale, en plein centre de la capitale, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP). Un important dispositif policier est déployé autour du Conseil constitutionnel et la rue dans laquelle il se trouve est fermée à la circulation depuis tôt le matin. Le site d’information TSA (Tout sur l’Algérie) signale des rassemblements similaires à Oran et Constantine, deuxième et troisième villes du pays, à Bouira (80 km au sud-est d’Alger), à Skikda et Guelma (350 et 380 km à l’est) ou Tiaret et Mostaganem (200 et 280 km au sud-ouest). A Paris, des manifestants sont réunis sur la place de la République, un rassemblement à suivre avec notre journaliste Ghalia Kadiri. AFP.

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